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PU # 3054 / Semaine de baisse pour les marchés (rédigé le 27/06/2023)
Il a donc fallu quelques jours aux marchés pour véritablement digérer les décisions prises la semaine précédente par la Fed et la BCE, décisions marquées – malgré le statu quo américain – par la volonté de nouveau exprimée de continuer à lutter contre l’inflation. A ce sujet, Jerome Powell s’est d’ailleurs montré un peu plus explicite cette semaine, à l’occasion de son audition devant le Congrès américain. Le Président de la Réserve fédérale a ainsi averti que d’autres hausses de taux seraient sans doute nécessaires d’ici la fin de l’année. Le scénario des investisseurs a donc été mis à mal, ce qui a pesé sur les indices et plus nettement encore sur les valeurs de la technologie. Le CAC40 venait même tester les 7 100 pts.
En Europe et toujours dans le registre de la politique monétaire, la Banque d’Angleterre a durci ses conditions de crédit (+50 pdb), ce qui n’était pas anticipé malgré une hausse des prix toujours significative (+8,7% sur un an). Le volontarisme des banques centrales ne semble pas devoir être remisé par les signaux maintenant nombreux pointant vers une décélération de l’activité à même de ralentir la hausse des prix.
Ainsi, la panne de croissance est véritablement devenue une réalité en Europe. L’indice PMI des directeurs d’achat de la zone euro est ressorti tout juste au-dessus du seuil des 50 qui sépare expansion et contraction de l’activité. L’indice global qui regroupe les composantes manufacturières et des services pour la zone euro a chuté de deux points et demi en juin, pour s’établir à 50,3. Il s’agit de son plus fort repli depuis un an. En Allemagne, qui peut être vue comme la seule véritable puissance manufacturière du continent, les exportations sont en recul. Et la demande ne montre aucun signe de rebond. Ainsi, l’indice PMI de l’industrie dans la zone euro a plongé en territoire récessif à 43,6 sur la période.
Sur le marché obligataire, les craintes de récession ont fait baisser les rendements : l’OAT française revenait à 2,83% et le Bund allemand à 2,31%. L’euro cédait un peu de terrain face au billet vert (1,0910 $), tandis que le pétrole reculait sur les craintes d’une baisse de la demande (69,52 $ pour le baril de WTI).
En Chine, la banque centrale a abaissé ses principaux taux d’intérêt, mais les marchés attendaient plus. Ces derniers ont peu apprécié. Plus tard, S&P a pour sa part abaissé sa prévision de croissance du PIB pour le pays sur 2023 à +5,2% contre +5,5% auparavant.
Enfin, le coup de force du dirigeant de Wagner en Russie a laissé les marchés... dans l’expectative. Malgré cela et la crainte d’une poursuite du relèvement des taux d’intérêt pendant une durée finalement plus longue que prévu, la volatilité reste globalement absente sur les marchés. L’évolution de l’indice VIX, qui mesure la nervosité des investisseurs, témoigne de cette quasi-insouciance. Ce dernier est retombé sous 13 pts au cours de la semaine, du jamais vu depuis janvier 2020.
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