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Panique à tous les étages (rédigé le 25/01/2022)
Le nervosité est encore montée d’un cran au cours de la semaine passée. Les investisseurs restent en effet très perturbés par le durcissement de ton de la Réserve fédérale. A tel point que certains évoquent désormais un resserrement de 50 pts de base dès le mois de mars. En réalité, c’est la gestion même de la Fed qui est remise en cause.
Avec une inflation qui commence à peser sur l’activité, le tempo choisi par l’institution inquiète. D’autant qu’à ces craintes viennent s’ajouter les tensions géopolitiques. Les bruits de bottes russes autour de l’Ukraine et les provocations chinoises dans la zone aérienne de Taiwan viennent amplifier la volatilité. Les craintes d’une invasion russe de l’Ukraine et de sanctions contre Moscou effraient. Le marché boursier russe a abandonné -12,67% sur la semaine, portant son recul à -19% depuis le 1er janvier. Même la hausse des prix du pétrole ne permet pas de contenir le reflux. Pour un étranger, le bilan est encore plus lourd car le rouble est également mal orienté. Pour le défendre, la banque centrale a suspendu ses achats de devises étrangères.
Si les valeurs de croissance sont restées les premières victimes de la montée de l’aversion au risque, le reste de la cote a également subi de lourds dégagements, par effet de contagion. Les appels de marge provoquent en effet des ventes mécaniques, même dans les secteurs qui affichaient encore une belle dynamique la semaine passée (pétrole, banques, mines, défensives).
Les géants de la technologie ont aussi fini par flancher. Ce contexte pèse sur le sentiment des opérateurs : selon l’AAII, seuls 21% d’entre eux seraient encore "haussiers" (contre 46,7% de "baissiers") un score inédit depuis mars 2020.
Sur le front macroéconomique, l’indice PMI composite de la zone euro publié par Markit a reculé pour le deuxième mois consécutif, à 52,4, après 53,3 en décembre. Au plus bas de onze mois, il traduit un ralentissement de la croissance. L’émergence du variant omicron a semble-t-il particulièrement pesé. Du côté de la Banque centrale européenne, sa Présidente, Christine Lagarde, a renouvelé sa prévision d’une inflation déclinante en 2022, à +3,2%. Selon elle, cette anticipation justifie son choix d’un statu quo sur les taux en 2022.
Pour le deuxième mois consécutif, la Banque centrale chinoise a réalisé un assouplissement monétaire. Le Loan Prime Rate (LPR) à un an, qui constitue la référence des taux les plus avantageux que les banques peuvent proposer aux entreprises et aux ménages, a été abaissé de
-10 points de base (pdb) à 3,70%. Une première depuis avril 2020. A l’heure où la plupart des institutions monétaires occidentales semblent vouloir s’engager dans un resserrement, la Chine évolue donc à contre-courant, comme nous l’imaginions depuis plusieurs semaines. Cette dynamique devrait se poursuivre tout au long de l’année, ce qui semble devoir constituer un atout pour les actions chinoises, très décotées.
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