Nous nous y attendions : le retour de Donald Trump aux manettes de la 1ère économie mondiale allait conduire à un regain de volatilité sur les marchés. Sa méthode, éprouvée lors de son premier mandat, n’a guère changé : mobiliser l’attention, attaquer et revenir en arrière tout en affirmant avoir gagné quelque chose.
Pour autant, « Trump II » détonne dans un contexte mondial bien plus délicat que celui en vigueur lors de « Trump I ». La brutalité du Président américain, par exemple dans le dossier ukrainien, est inédite. Et elle peut conduire à une escalade en Europe comme en Asie ou au Moyen-Orient.
Les Etats-Unis semblent médusés (voir ainsi les mauvais sondages sur sa politique) et quelque peu interdits devant ce déferlement quotidien de menaces visant, presque spécifiquement, des alliés de longue date. Tandis que les ennemis historiques ou plus récents des Etats-Unis paraissent devoir être épargnés par le milliardaire.
L’hyperpuissance américaine pourrait connaître quelques déboires : le dollar a déjà perdu de sa superbe et l’influence du pays risque d’en pâtir, à plus long terme.
La Bourse américaine accuse le choc et le pire pourrait arriver, au plan économique. La Fed d’Atlanta a déjà dégainé et le Président Trump lui-même, après avoir minimisé l’impact économique de la politique qu’il commence à mettre en œuvre a, du bout des lèvres, laissé entendre qu’elle pourrait créer une récession, à court terme. Usant d’accents quasi-messianiques, il a justifié ce risque, jugeant que l’importance de son œuvre prenait le dessus sur ce désagrément censé n’être que passager.
Les économistes ne semblent ne pas être de cet avis : la répression de l’immigration menace durablement des secteurs clés, les suppressions de poste sans grand discernement dans l’administration vont peser sur la consommation des ménages, tandis que la guerre commerciale, menée tambour battant, va provoquer un réveil des prix à même de conduire la Réserve fédérale à réagir. De toute évidence et si ce cap est maintenu, les mois et trimestres à venir vont être difficiles… pour les Etats-Unis.
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