Trump, Trump et encore Trump

Semaine du 25 au 31 mars 2025

Les indices boursiers mondiaux ont eu beaucoup de mal à encaisser les offensives commerciales et géopolitiques de l’administration Trump.

L’hôte de la Maison Blanche a notamment provoqué la stupéfaction en annonçant l’instauration de droits de douane supplémentaires de 25% sur toutes les importations de voitures et équipements automobiles aux Etats-Unis. Et ce alors que l’Union européenne cherchait encore à négocier pour éviter une escalade tarifaire. Les constructeurs et équipementiers européens ont évidemment souffert tout au long de la semaine. Mais les valeurs américaines du secteur (Ford, General Motors) ont également chuté. Quasiment tous les véhicules sont en effet produits avec une part de composants importés… Parallèlement, il était prévu que Donald Trump annonce le 2 avril l’entrée en vigueur d’une catégorie distincte de droits de douane, nommés « réciproques ».

Sur le plan géopolitique, le Président américain n’a par ailleurs pas voulu écarter l’usage de la force pour prendre possession du Groenland. Dans le dossier ukrainien, et face à l’absence d’avancées concrètes vers la paix, il en venait à menacer le pétrole russe… de droits de douane.

Au plan macroéconomique, l’indice PCE des Etats-Unis est ressorti à +2,5% au mois de février et en rythme annuel, en ligne avec les attentes (+2,8% en excluant les éléments volatils). Cette donnée n’a pas relancé les craintes inflationnistes. Pour preuve, les rendements obligataires ont chuté à Wall Street, révélant de plus grandes craintes sur l’activité économique. Goldman Sachs a par exemple relevé à 35% la probabilité d’une récession en 2025.

Selon l’enquête mensuelle du Conference Board, la confiance du consommateur aux Etats-Unis a accusé un recul plus marqué que prévu en mars. L’indice calculé par l’organisation patronale est ressorti à 92,9, contre 101,1 en février, soit à un plus bas de quatre ans. Les inquiétudes liées aux droits douaniers ont plus fréquemment été citées par les personnes interrogées. La mesure des attentes futures des consommateurs est quant à elle ressortie à un plus bas de 12 ans. Elle a ainsi atteint un niveau qui, historiquement, a toujours été associé à un ralentissement économique. L’incertitude provoquée par la politique commerciale de l’administration Trump mine clairement le moral des acteurs économiques

Dans ce contexte, le cours du pétrole a surnagé grâce aux sanctions américaines contre le Venezuela, aux menaces proférées contre l’Iran et à une baisse des stocks américains de brut.

L’once d’or a inscrit un nouveau record historique à 3151 $ après avoir enregistré son meilleur trimestre depuis 1986. Depuis le début de l’année, le métal jaune progresse déjà de +19%. L’incertitude économique et géopolitique est venue alimenter le courant acheteur, avec un intérêt croissant des investisseurs. Rappelons que, jusqu’ici, les achats des banques centrales émergentes constituaient le principal moteur de la hausse.