Semaine du 1er au 7 avril 2025
Les investisseurs étaient dans l’expectative avant l’annonce des droits de douane « réciproques » par l’administration Trump. Ils ne le sont plus… La mise en exécution des menaces proférées par la Maison Blanche, lesquelles semblaient tout simplement inapplicables, a pris le monde de la finance de court. Le « Liberation Day », censé rendre l’Amérique plus forte que jamais, a ainsi déclenché un krach, digne des épisodes déjà inscrits dans les livres d’histoire.
Un chiffre résume tout : le Vix, qui reflète les attentes en termes de volatilité, s’est envolé aux abords des 60 pts, ce qui traduit un niveau de panique extrême. Tous les actifs sont ainsi tombés les uns après les autres, les appels de marge alimentant un peu plus le courant vendeur. Les déclarations de Donald Trump, assurant qu’une telle baisse des cours était voulue et nécessaire, n’arrangeaient rien à l’état d’esprit des investisseurs.
Dans une note de recherche publiée cette semaine, les équipes de JPMorgan évaluent à 60% le risque d’une récession aux Etats-Unis cette année. « Le changement de politique commerciale a été spectaculaire », commente la banque américaine. Avant de s’inquiéter de l’attitude du Président américain qui « semble attacher moins d’importance aux réactions des marchés, aux conseils économiques ou à l’opinion publique ». Selon le directeur général de JPMorgan, les droits de douane vont « ralentir la croissance du pays et probablement augmenter l’inflation ». Au niveau de l’économie mondiale, la probabilité d’une récession est évaluée par la banque à 40%. Du moins, en l’état actuel des choses…
Dans un premier temps, l’annonce des droits de douane « réciproques » a fait chuter le billet vert face aux autres devises. L’euro a ainsi inscrit un sommet annuel à 1,1145 $. Mais cet affaiblissement de la monnaie américaine n’a pas duré alors que les marchés actions accentuaient leurs pertes. Un vieux réflexe, celui de se réfugier sur la devise de la première puissance économique, a en effet incité les cambistes à revenir sur le dollar.
Dans cet environnement particulier, les données macroéconomiques sont bien évidemment passées au second plan. Nous noterons malgré tout que les ISM américains du mois de mars ont déçu (50,8, contre 53 attendu pour les services, 49 contre 49,5 pour le secteur manufacturier). Le marché du travail a en revanche créé 228 000 postes alors que les économistes n’en espéraient que 135 000 (le chiffre de février a pour sa part été révisé en baisse de 151 000 à 117 000).
En zone euro, le PMI manufacturier a rebondi en mars à 48,6. Même s’il demeure en zone de contraction, un léger mieux était à noter, notamment pour la production.
Enfin en Chine, le PMI manufacturier s’est établi à 50,5. Il progresse pour le 2ème mois consécutif et s’inscrit à un plus haut de douze mois. Le PMI des services a également progressé (50,8 contre 50,4 en février). Notez que la banque centrale a annoncé vouloir soutenir les marchés boursiers locaux.
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