Trump attaque maintenant la Fed

trump powell

Semaine du 15 au 21 avril 2025

Durant cette semaine, écourtée en raison des fêtes de Pâques (Wall Street est restée fermée trois jours et les places européennes quatre), les marchés ont évolué de manière assez volatile. L’absence de développements majeurs dans la guerre commerciale menée par les Etats-Unis contre le reste du monde n’a pas vraiment constitué un soulagement pour les investisseurs qui restent confrontés à un manque de lisibilité rarement vu.

Donald Trump a pourtant communiqué sur de supposées avancées réalisées avec la Chine ou encore le Japon. Or il apparaît que ces deux pays ne l’entendent pas de cette oreille. Avec l’Europe, il a indiqué être sûr « à 100% » qu’un accord sera conclu, ce qui semble bien prématuré alors que les discussions ont à peine commencé. Beaucoup de paroles donc et aucune réalisation concrète.

Les investisseurs ont, dans un premier temps, porté leur regard sur les entreprises alors que la saison des publications de résultats trimestriels est clairement engagée. S’il n’ont pas encore communiqué à ce sujet, les géants américains de la technologie comme Alphabet, Amazon, Nvidia ou encore Microsoft ont nettement cédé du terrain sur la semaine.

Donald Trump a par la suite attaqué frontalement et vertement Jerome Powell et, dès lors, l’indépendance même de la banque centrale. L’hôte de la Maison Blanche a estimé que l’économie américaine pourrait ralentir si les taux n’étaient pas baissés immédiatement, tandis que le responsable de la Fed souhaite pouvoir mesurer les conséquences sur l’inflation des politiques menées actuellement par l’administration républicaine. Donald Trump semble chercher un bouc émissaire à ses échecs qui éclatent désormais au grand jour.

Le conseiller économique de la Maison Blanche, Kevin Hassett, a déclaré que le Président et son équipe continuaient d’étudier la possibilité de licencier Jerome Powell, au lendemain de la déclaration de Donald Trump appelant à son départ. Le dollar a réagi par la baisse à cette attaque en règle contre la crédibilité et la réputation de la Réserve fédérale. Ainsi et pour l’exemple, l’euro s’échangeait à 1,1533 $, au plus haut de trois ans face au billet vert. Les emprunts d’Etat se tendaient encore un peu plus (4,43% pour le 10 ans).

Cette semaine encore, la Banque centrale européenne (BCE) a réduit une nouvelle fois ses taux directeurs d’un quart de point. Le taux de dépôt est ramené à 2,25%, celui de la facilité de refinancement à 2,50% et celui de la facilité de prêt marginal à 2,65%. Au regard de l’offensive commerciale lancée par le Président américain, la décision de baisser les taux a été « unanime », a déclaré Christine Lagarde, la présidente de l’institution. « L’escalade majeure des tensions commerciales mondiales et les incertitudes qui en découlent devraient pénaliser la croissance de la zone euro en freinant les exportations et pourraient peser sur l’investissement et la consommation », a-t-elle également déclaré.

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