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PU # 3095 / La Fed initie un tournant (rédigé le 07/05/2024)
Comme attendu cette semaine, la Réserve fédérale a laissé son taux directeur inchangé. Pour autant, une forme d’assouplissement se dessine. D’une part, l’institution n’évoque plus la possibilité d’une politique monétaire plus restrictive. D’autre part, et il s’agit là d’une vraie surprise, elle a décidé de diviser par deux le montant de son programme mensuel de quantitative tapering (QT). Concrètement, elle va ralentir le rythme de réduction de son bilan et donc laisser davantage de liquidités dans le système financier. Logiquement, la prochaine étape devrait être d’opérer une baisse de son taux directeur, probablement en septembre. D’autant que les données économiques traduisent une certaine dégradation de l’activité outre-Atlantique.
Cette semaine, les indices ISM, manufacturier et services, ont ainsi basculé en zone de contraction (à 49,2 et 49,4). Tandis que les chiffres de l’emploi s’avéraient inférieurs aux attentes. Au mois d’avril, l’économie américaine a créé 175 000 emplois alors que le consensus des économistes en attendait 240 000. Le secteur des services est resté le moteur de la croissance, mais dans des proportions moindres qu’espéré (153 000 contre 204 000). Il s’agit de la première déception sur ce front depuis le début de l’année. Le taux de chômage est pour sa part ressorti à 3,9%, en ligne avec les attentes. Avec une hausse mensuelle de +0,2%, la croissance du salaire horaire moyen est, quant à elle, passée de +4,1% à +3,9% en rythme annuel. Ces données ont été bien accueillies, notamment après celles de la semaine passée qui faisaient plutôt craindre un scénario de surchauffe. Les dépenses de construction ont aussi reculé de -0,2% alors qu’elles étaient attendues en hausse de +0,3%.
Sur le front des entreprises, les deux-tiers ont publié leurs comptes trimestriels. Au sein du S&P500, 77% des sociétés ont pour l’heure battu le consensus pour une hausse de +6,6% de la masse des profits. Apple a rassuré les investisseurs en dépit d’une baisse de ses revenus.
Au titre du 1er trimestre, la zone euro a pour sa part affiché une croissance de +0,3% par rapport au trimestre précédent, ce qui lui permet de sortir de la récession débutée à l’été 2023. Dans le même temps, l’évolution des prix à la consommation est restée inchangée en avril à +2,4% sur un an. Au regard de ces chiffres, il ne fait guère de doute que la Banque centrale européenne (BCE) réduira son taux directeur de -25 pts de base en juin pour soutenir la reprise.
Enfin, le rendement du 10 ans américain s’est détendu après la publication des chiffres de l’emploi aux états-Unis. Après avoir atteint un pic à 4,72% en début de semaine, il est en effet revenu sur les 4,40%, au plus bas depuis le 10 avril, entraînant dans son sillage les rendements obligataires européens. L’hypothèse d’une baisse des taux directeurs de la Réserve fédérale en septembre prochain est de nouveau plébiscitée.
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