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Les marchés tiennent, malgré l'Ukraine (rédigé le 06/04/2022)
Le conflit se prolonge en Ukraine et il prend chaque jour supplémentaire une tournure plus dramatique pour les populations locales. Alors que des soldats russes sont accusés d’avoir perpétré des crimes de guerre dans la ville de Boutcha, la Commission européenne a annoncé préparer un nouvel ensemble de sanctions visant Moscou. Et n’exclut pas de proposer aux pays membres de l’Union européenne un embargo sur le gaz russe (40% de la consommation du Vieux Continent), selon un des responsables de l’exécutif européen.
Pour les marchés boursiers, le contexte reste marqué par l’incertitude, même si les indices témoignent d’une résistance que l’on peut juger parfois insolente. Ainsi, le CAC40 a totalement effacé la chute causée par la guerre en Ukraine. Les investisseurs veulent visiblement croire à une résolution du conflit alors que la tenue de pourparlers au plus haut niveau entre la Russie et l’Ukraine a été évoquée.
Du côté des statistiques, l’inflation a marqué les esprits : l’indice des prix à la consommation est ressorti pour la zone euro à +7,5% sur un an en mars, après +5,9% en février. L’indice Sentix pour la zone euro est passé de -7 en mars à -18 en avril, soit son plus bas niveau depuis juillet 2020. L’indice des conditions actuelles est tombé à -5,5 contre 7,8, tandis que l’indice des attentes est tombé à -29,8 contre -20,8, sur un creux totalement inédit depuis... décembre 2011. Sentix a déclaré que le moral était en baisse dans le monde entier, mais nulle part aussi fortement qu’en Europe. En effet, la zone euro est très exposée à la guerre en Ukraine, tant du point de vue géographique qu’en termes de répercussions économiques. Un enlisement de la situation, couplé à un embargo de l’énergie russe, constitue un risque important pour le Vieux Continent.
A Wall Street, la hausse était de mise cette semaine, les grands noms de la technologie comme Apple ou Tesla continuant leur progression contre vents et marées. Les chiffres de l’emploi ont été bien accueillis (431 000 créations de postes en mars).
Les taux à 2 ans (2,43%) sont montés au-dessus de ceux à 10 ans (2,41%), preuve que les marchés tablent sur une récession suite aux nombreux resserrements monétaires attendus. Le dollar gagnait du terrain face à l’euro. L’euro a glissé à 1,0960 $ face à la menace de nouvelles sanctions contre la Russie. En effet, un embargo risquerait de peser sur la croissance dans la zone euro, avec pour conséquence de limiter les resserrements monétaires rendus pourtant nécessaires par le niveau d’inflation. De fait, l’écart de taux avec le rendement des emprunts d’Etat américain est susceptible de s’accroître. Au détriment de la monnaie unique.
Enfin, les groupes technologiques chinois (Alibaba, Baidu...) cotés à Wall Street ont profité d’un courant acheteur alors que Pékin a proposé de réviser sa réglementation afin de permettre leur supervision par les autorités américaines. //
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