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PU #3005 / Les banques centrales inquiètent (rédigé le 21/06/2022)
Les banques centrales ont de nouveau été au centre des inquiétudes des investisseurs. Comme anticipé par le consensus, la Réserve fédérale a relevé de 75 points de base ses taux directeurs. Ceux-ci se se situent désormais dans une fourchette comprise entre 1,50% et 1,75%. Il s’agit du tour de vis monétaire le plus marqué depuis 1994. Selon Jerome Powell, le Président de la banque centrale américaine, d’autres resserrements de 50 ou 75 points de base devraient être décidés. Au final, les taux directeurs ressortiraient entre 3,25% et 3,50% d’ici la fin de l’année. Toujours très préoccupé par le niveau de l’inflation, Jerome Powell a indiqué ne percevoir "aucun signe" d’un ralentissement général de l’économie. Ce qui peut étonner au regard des dernières données macroéconomiques américaines...
Dans la foulée, les indices boursiers ont plutôt bien réagi... Mais très vite, les intervenants se sont inquiétés des conséquences négatives de cette politique monétaire sur l’activité économique. Aux Etats-Unis, les données de la semaine ont d’ailleurs été plutôt décevantes. Les ventes au détail ont par exemple reculé de -0,3% en mai alors qu’elles étaient attendues en hausse de +0,1%. Leur progression du mois d’avril a en outre été révisée à la baisse (+0,7%, contre +0,9%). L’indice manufacturier de la Fed de New York est, quant à lui, resté en territoire négatif (-1,2), après une chute à -11,6 en mai. Les économistes espéraient une amélioration plus marquée.
De notre côté de l’Atlantique, la Banque centrale européenne (BCE) a tenu une réunion d’urgence. Celle-ci visait à répondre aux craintes d’une nouvelle crise des dettes souveraines qui serait provoquée par la hausse des écarts de taux entre les bons et les mauvais élèves de la zone euro. L’institution a ainsi annoncé une certaine flexibilité dans le réinvestissement des obligations détenues au titre de son programme d’urgence lancé pendant la pandémie (PEPP). Un nouvel instrument "antifragmentation" est par ailleurs à l’étude.
Dans cet environnement particulier, le dollar a progressé face aux principales devises pour atteindre un sommet de 19 ans. Ce renchérissement du billet vert n’est pas sans inquiéter les entreprises américaines exportatrices. Notez qu’à quelques jours des premières annonces de résultats de la part des sociétés composant le S&P 500, le consensus des analystes table sur une croissance de +2,1% des profits pour des revenus en hausse de +9,6%.
Enfin, les cours du pétrole de qualité WTI ont corrigé d’environ -12% au lendemain du nouveau resserrement monétaire de la Fed. Les inquiétudes concernant un affaiblissement de la demande dans le sillage du ralentissement économique ont fait passer au second plan les perturbations de l’offre. Ainsi que le niveau exceptionnellement bas des réserves stratégiques américaines (du jamais vu en 40 ans...).
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