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Le retour de la guerre des changes ? (rédigé le 01/08/2019)

«Le dollar est notre devise mais c’est votre problème», avait lancé en 1971 John Connelly, le secrétaire au Trésor de l’administration Nixon. Il répondait alors aux inquiétudes exprimées par les diplomates européens au sujet de la baisse du billet vert. Cette forme de négligence passive a longtemps gouverné la politique de changes des Etats-Unis et exaspéré ses partenaires commerciaux. En 1987, les pays du G7 (à l’exception de l’Italie) avaient fini par signer les Accords du Louvre en vue de réduire la volatilité des changes et surtout de mettre fin à la spirale «baissière» de la devise américaine. Sans succès. Puis en 1995, l’Amérique avait choisi de mettre fin à toute intervention unilatérale sur le marché des changes. La faiblesse structurelle de sa monnaie satisfaisait ses dirigeants politiques et économiques.

 

En 2019, l’exaspération a changé de camp. Régulièrement, Donald Trump fulmine contre le niveau du dollar qu’il juge trop élevé face à l’euro et au yuan. Selon son administration, la Banque centrale européenne (BCE) pèse volontairement sur la valeur de la monnaie unique. Washington va jusqu’à pointer du doigt une Allemagne qui exploiterait les autres pays de l’Union européenne avec un euro «grossièrement sous-évalué» lui permettant d’inonder le monde de ses exportations. Cette explication est assez cocasse, sachant que Berlin a toujours été le premier opposant à la politique monétaire laxiste de la BCE. Mais passons.

 

En réalité, le Président américain commence à manquer de munitions pour soutenir l’économie des Etats-Unis. Il a déjà accordé d’importantes baisses d’impôts, et ce, sans baisser les dépenses, ce qui a réduit à néant ses marges budgétaires. Déjà en campagne électorale pour sa réélection, il se verrait donc bien engager une offensive sur le marché des changes et ainsi obtenir un affaiblissement du dollar jugé favorable pour les entreprises exportatrices. Son secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, n’a d’ailleurs pas écarté la possibilité d’une intervention « surprise ». Pourquoi pas en pleine torpeur estivale ?

 

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