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PU #2999 / Les marchés paniquent à nouveau (rédigé le 10/05/2022)
La réunion de politique monétaire de la Fed constituait le rendez-vous incontournable de la semaine. Dans un premier temps, les investisseurs ont bien réagi au relèvement de 50 points de base du taux directeur dévoilé par l’institution ainsi qu’aux propos tenus par Jerome Powell. En écartant tout relèvement de 75 points de base lors d’une prochaine réunion et en imaginant un taux
"neutre" de 3% en fin d’année, le Président de la Réserve fédérale se voyait presque qualifié de "colombe". Le lendemain de cette réunion, les opérateurs se sont toutefois souvenus que cette clémence, finalement toute relative, allait s’accompagner d’une réduction accélérée du bilan de la Fed. Cette dernière va en effet commencer à céder des actifs au rythme mensuel de 47,5 Mds $ à compter du 1er juin, et de 90 Mds $ après trois mois. Ce qui constituerait un resserrement inédit.
Dans la foulée, les taux à 10 ans sur le marché obligataire américain ont grimpé jusqu’à 3,20%, soit quasiment à un plus haut de 11 ans. Cette dynamique inquiète d’autant plus qu’un ralentissement semble déjà se dessiner outre-Atlantique. L’ISM des services d’avril est ressorti à 57,1, contre 58,3 en mars. Surtout sa composante des nouvelles commandes a chuté à 54,6, contre 60,1 en mars. Seule celle des prix a inscrit un nouveau record...
L’indice Nasdaq 100 a inscrit un nouveau plus bas annuel, lesté cette fois-ci par les poids lourds du compartiment technologique. Il recule de -26% depuis son sommet historique de novembre, ce qui fait ressortir une performance quasiment similaire à celle enregistrée lors du krach lié à la crise sanitaire (-29%). Sur 19 mois, la performance du Nasdaq 100 est désormais nulle. Il capitalise 22 fois les profits des 12 prochains mois.
En Europe, la levée des restrictions a en revanche permis au PMI Composite de progresser (55,8, contre 54,9 en mars). Mais les ventes au détail de mars ont chuté plus fortement que prévu (-0,4%, contre -0,1% attendu). Selon les données d’Eurostat, les prix à la production dans la zone euro ont augmenté de +5,3% en mars par rapport à avril et de +36,8% en glissement annuel. Les prix de l’énergie ont bien évidemment été la première source d’inflation dans les usines : ils ont augmenté de +11,1% sur le mois et de +104,1% sur un an. Toutefois, même en excluant l’énergie, les prix à la production ont augmenté de +2,1% sur le mois et de +13,6% sur un an, ce qui reste élevé d’un point de vue historique. La perturbation des chaînes d’approvisionnement mondiales a continué d’alimenter la hausse des prix des biens intermédiaires. L’impact négatif de cette inflation sur la demande ne devrait plus tarder à se faire sentir...
Enfin, en Chine, les confinements décidés pour lutter contre la covid-19 pèsent lourdement : l’indice PMI s’est établi à 36,2 en avril, contre 42 en mars. Il continue ainsi de pointer en direction d’une contraction de l’activité économique. //
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