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Les investisseurs se font plus hésitants (rédigé le 23/03/2021)
Les marchés se sont montrés peu inspirés, scrutant avec appréhension l’évolution des rendements d’Etat. Une détente était consatée sur ce front ? La hausse des actions reprenait ses droits, portée par le compartiment technologique. Des tensions apparaissaient ? L’inverse était observé, ce qui profitait à la "value", ces valeurs cycliques peu valorisées.
Ainsi, les bons du Trésor américain à 10 ans ont oscillé au cours de la semaine entre 1,67% et 1,74%. L’évolution était globalement la même en Europe sur ce compartiment. Les valeurs bancaires réagissaient spécifiquement à l’évolution des taux alors que leur rentabilité reste au tapis. Elles ont subit des dégagements aux Etats- Unis où la Fed a décidé de ne pas prolonger une de ses mesures de soutien sur leurs réserves de capitaux.
En Europe, ce sont les tensions observées en Turquie qui ont pénalisé le compartiment. Le gouverneur de la banque centrale turque a été limogé par le Président Erdogan, sanctionné pour ses hausses de taux d’intérêt massives. Il s’agit du 3ème changement à la tête de l’institution en deux ans. La livre turque s’effondrait de -9%, le taux d’intérêt à 10 ans bondissait de 500 pts à 19,1% et la Bourse d’Istanbul perdait -10%. Les banques européennes présentes dans le pays, comme BBVA, ont nettement reculé sur la nouvelle.
Pour en revenir à la Réserve fédérale américaine, celle-ci a indiqué s’attendre à une nette accélération de la croissance et de l’inflation en 2021 aux Etats-Unis. Elle prévoit désormais pour cette année une croissance du Produit intérieur brut (PIB) de +6,5%, c’est-à-dire la meilleure performance enregistrée depuis 1984. Dans le même temps, elle anticipe un recul du taux de chômage à 4,5% de la population active. Les attentes de la Fed se sont donc améliorées : en décembre dernier, elle tablait en effet sur une expansion de l’activité de +4,2% et un taux de chômage à 5%. L’inflation devrait parallèlement dépasser "l'objectif" de +2% pour atteindre +2,4% avant de refluer en 2022. Les prochaines statistiques d’activité seront à regarder de très près. Toute bonne nouvelle sur ce front risque de ne pas être considérée comme telle par les marchés.
Il est donc bien trop tôt pour évoquer un durcissement de la politique monétaire (hausse de taux ou réduction des rachats d’actifs, dit "tapering"), a souligné Jerome Powell, le Président de l’institution. Les investisseurs se sont montrés réservés, d’autant que l’indice mesurant l’activité manufacturière dans la région de Philadelphie s’est hissé à 51,8 pts en mars contre 23,1 pts un mois plus tôt. Le risque de surchauffe est bien là, pour beaucoup d’investisseurs.
En Europe, la pandémie revenait plus spécialement au centre des débats face à l’augmentation des infections et donc des restrictions, tandis que la campagne de vaccination, "suradministrée", s’avère très lente.
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