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Nette correction du Nasdaq (rédigé le 09/03/2021)
Dans le sillage de la remontée des taux d’intérêt, la baisse des valeurs de croissance a pris de l’ampleur. Depuis son sommet de la mi-février, le Nasdaq Composite affiche ainsi une correction de -12,5%, semblable à celle enregistrée en septembre. La performance de l’indice est à peine positive sur six mois comme depuis le début de l’année. Certains titres parmi les plus spéculatifs ont perdu jusqu’à -60%. Ce désintérêt soudain pour le thème de la croissance a également pesé sur les valeurs asiatiques et plus particulièrement chinoises.
Dans le même temps, alors que la fin de la crise sanitaire semble enfin se dessiner, les investisseurs redécouvrent les vertus de la "value", c’est-à-dire des valeurs décotées. Le Dow Jones est ainsi parvenu à inscrire un nouveau record, tandis que le CAC 40 a franchi un nouveau plus haut annuel. Ces indices ont profité de leur composition faisant la part belle à l’énergie, aux banques ou encore à l’industrie.
Comme la semaine passée, la hausse des taux obligataires est à l’origine de ces mouvements de marché. Ainsi, les taux américains à 10 ans ont franchi le seuil des 1,60%. L’impact de la crise sanitaire et surtout des injections historiques de liquidités réalisées par la Réserve fédérale est en quelque sorte effacé. Ce mouvement ne sera pas sans conséquence sur l’octroi de crédits aux ménages et aux entreprises. Il faudra plus particulièrement surveiller le cap des 1,70% qui devrait conduire Jerome Powell à se faire plus incisif.
Les banquiers centraux tentent bien de rassurer sur leur volonté de maintenir une politique accommodante pendant une période prolongée, les opérateurs anticipent les effets de la reprise et d’un regain d’inflation. Au plan statistique et selon le Département du Travail, l’économie américaine est parvenue à créer 379 000 emplois au mois de février alors que les économistes tablaient, en moyenne, sur 210 000 postes. Le secteur des loisirs et de l’hôtellerie a été le principal moteur de l’élan affiché, et ce grâce au relâchement des restrictions sanitaires dans plusieurs régions des états-Unis. Le taux de chômage a reculé très légèrement à 6,2%, soit 0,1 point de moins qu’en janvier. Dans sa version plus large (U-6), il demeure sur des niveaux élevés (11,1%, contre 7% voici un an). Au final, il manque encore 9,5 millions d’emplois par rapport au niveau pré-pandémique, ce qui devrait donc inciter la Fed à maintenir une politique accommodante.
Sur le front politique, le Sénat américain a approuvé le plan de relance de 1 900 Mds $ qui doit être renvoyé à la Chambre des représentants pour une approbation finale. Le projet de loi prévoit une nouvelle distribution de chèques aux ménages et des prestations de chômage renforcées jusqu’en septembre.
Sur le marché pétrolier, les intervenants ont été surpris par la décision de l’Opep de maintenir inchangés ses quotas de production. Le Brent a franchi le cap des 70 $, entraînant les compagnies dans son sillage, avant de subir quelques prises de bénéfices. //
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