Questions / réponses

Des réponses précises et argumentées sont apportées à toutes les questions de nos abonnés dans le domaine boursier et ce, très généralement, en moins de trois jours (sauf pour certaines questions très précises de fiscalité boursière pour lesquelles nous pouvons faire appel à des ingénieurs patrimoniaux).

Ce service d’assistance personnalisée fait partie de votre abonnement et n’est pas limité : aucun supplément de prix ne saura vous donc être exigé. 

Cette rubrique revêt une importance primordiale car elle permet de maintenir un lien permanent entre la rédaction et les abonnés et ainsi mieux identifier les attentes de ces derniers ainsi que leurs interrogations du moment.

Voilà qui répond à notre vocation, héritée d’une expérience depuis 1952 : devenir pour vous un véritable conseiller financier.

Retrouvez ici une sélection de questions posées par les abonnés et nos réponses.

Pensez vous que le niveau actuel d’Altice (12,11 € ce soir) puisse constituer un bon point d’entrée sur la valeur ?

Le groupe de Patrick Drahi a pour ambition de répliquer la stratégie de Jean-Marie Messier chez Vivendi au début des années 2000. Laquelle vise à faire converger le contenant (réseau mobile, réseau Internet et câblo-opérateur) et le contenu (chaînes de télévision, presse, droits sportifs) en menant de nombreuses acquisitions financées par l’endettement. Cette stratégie a été désastreuse pour Vivendi. Pour autant, depuis quelques années, les investisseurs se sont « entichés » de Patrick Drahi en estimant que Jean-Marie Messier avait eu raison trop tôt. Altice a ainsi pu grossir à vitesse grand V pour afficher aujourd’hui 51 Mds € de dettes pour une capitalisation de 20 Mds € et un chiffre d’affaires annuel de 23 Mds €. Altice a évoqué des synergies entre ses acquisitions et le redressement de SFR en France. Ces deux éléments ne sont pas au rendez-vous. Or, sans amélioration de ses comptes et sans profits, le groupe ne pourra se désendetter ou mener de nouvelles acquisitions à même de redresser sa rentabilité. En clair, Altice a voulu grossir trop vite et risque de se retrouver contraint de rationnaliser son portefeuille d’actifs. Notez que le groupe ne sera pas confronté à de lourds remboursements de dette avant 2020. Mais la tension risque de monter d’ici là. Nous sommes à l’écart de la valeur et le restons.

Il y a une communication importante sur les travaux pharaoniques du « Grand Paris » et les Jeux olympiques. Y a-t-il une opportunité de se positionner sur les sociétés qui vont profiter de ces marchés ?

Ce ne sont pas là des thèmes d’investissement que nous jugeons pertinents. Tout d’abord car l’échéance est lointaine, voire très imprécise pour ce qui est du « Grand Paris ». Mais également parce que les budgets de ces deux « évènements » seront contraints par des impératifs financiers, même si l’on sait en la matière que ceux-ci ne sont que rarement tenus. Il s’agira toutefois pour les acteurs engagés de faire « mieux » avec « moins ». Les marges devraient donc être réduites.

Pour le « Grand Paris », ce sont l’immobilier et le BTP qui devraient être les secteurs gagnants, en toute logique. Mais la pierre va souffrir dans le même temps et pour d’autres raisons (remontée des taux d’intérêt et baisse de la capacité d’emprunt des ménages, politiques fiscales adverses comme en attestent les mesures qui seront vraisemblablement adoptées dans le cadre de la Loi de Finances 2018).

En ce qui concerne les Jeux olympiques de 2024, certains dirigeants d’entreprises hexagonales évoquent à mots couverts, une véritable « opération de racket » organisée par les pouvoirs publics sous couvert de patriotisme. Il n’est donc pas sûr qu’en l’espèce les valeurs du BTP, de l’informatique ou des transports aient donc beaucoup à y gagner.

Bref, évoquer des « valeurs JO » ou de « valeurs Grand Paris » semble alléchant. Mais c’est là un thème d’investissement trop imprécis.

A propos de l’opération prochaine de Linde, l’échange est dans le rapport 1 Linde AG contre 1,54 Linde PLC. Or mon courtier en ligne annonce un échange avec un ratio de 1/1 pour des actions au code ISIN intermédiaire DE000A2E4L75 qui sont non négociables et transférables. Tous les rompus restant seront payés en espéces. Je ne comprends pas ce ratio de 1/1. Possédant une petite ligne de 20 actions, j’avais compris que je me retrouverai avec 30,8 actions PLC, arrondies à 30 et le rompu de 0,8 payé en espèces. Que faut-il comprendre au juste ?

Si vous apportez à l’offre (ce que nous recommanderons prochainement de faire), vos actions actuelles vont être échangées dans un premier temps par des actions avec un code ISIN intermédiaire (DE000A2E4L75) à raison de 1 pour 1. Par la suite, ces titres vont être échangés contre des actions Linde PLC (IE00BZ12WP82), cette fois selon la parité de 1 pour 1,54 Linde PLC. Le code ISIN actuel de l’action Linde (DE0006483001) sera conservé pour les actions n’ayant pas été apportées à l’offre d’échange.

Je désirerais acheter les deux titres suisse Comet et Straumann. Ces achats vous semblent-ils judicieux ? Dans l’affirmative, voudriez-vous avoir l’amabilité de m’indiquer sur quelle Bourse vous me conseillez de les acheter, ainsi que leur code ISIN respectif ?

Comet (CH0360826991 / COTN / Zurich) est spécialisé dans les appareils à rayon X destinés à tester la qualité des matériaux, et ce pour des applications très larges. La dernière publication du groupe a été positive, mais dans le bas de la fourchette attendue par les analystes. Si le bénéfice, le chiffre d’affaires et la marge progressent, parfois très nettement, l’essentiel des bonnes nouvelles est très probablement « dans les cours ». La concurrence est par ailleurs intense sur ce créneau. Enfin, la valorisation est très tendue (CCR de 29 fois les profits attendus pour 2017) après un parcours boursier particulièrement dynamique (+ 614 % en 5 ans).

Straumann (CH0012280076 / STMN / Zurich) est une référence mondiale de la dentisterie implantaire, restauratrice et régénératrice. Le groupe a enregistré au 1er semestre des résultats en nette progression, confirmé ses objectifs de croissance pour l’exercice en cours et indiqué qu’il allait investir le domaine de l’orthodontie via l’acquisition de l’américain ClearCorrect. Les investisseurs ont réagi très positivement à ces nouvelles et le titre s’est envolé. Sur 5 années, il gagne près de + 445 %. Son niveau de valorisation est désormais très élevé à plus de 40 fois les profits estimés pour 2017.

Ces deux valeurs ne manquent évidemment pas d’intérêt, mais compte tenu de leur multiple de capitalisation et de leur parcours boursier respectif, c’est une très grande prudence qui s’impose. Restez mesuré si vous passez à l’achat, sachant que nous conseillons plus volontiers (et généralement) d’attendre un creux de marché.

Sur General Electric, sommes-nous proches d’un point d’entrée ? Est-ce une opportunité tant du point de vue « cours » que « qualité d’entreprise » ?

En ce qui concerne Technip FMC, question similaire.

General Electric vient de changer de P.-D.G. avec pour principal objectif de redonner un nouvel élan au groupe. Il ne faut toutefois pas s’attendre à un virage majeur : John Flannery, le successeur de Jeff Imelt, a passé l’essentiel de sa carrière chez General Electric. Il est donc imprégné de cette culture du conglomérat qui a conduit à la formation d’un groupe à la stratégie difficilement compréhensible. Peut-être va-t-il recentrer General Electric sur le pétrole ou l’aéronautique. Il est trop tôt pour le dire. Par ailleurs, il risque de devoir s’atteler à la réduction des coûts de l’entreprise, celle-ci étant mal partie pour atteindre les objectifs financiers fixés pour 2018. Bref, l’incertitude et des éléments négatifs vont encore peser sur le titre et il nous semble prématuré de revenir dessus.

Pour ce qui est de Technip FMC, les perspectives demeurent maussades à court terme mais bien meilleures à un horizon de deux ans. La faiblesse des prix du pétrole continuent en effet de peser sur les investissements des clients de la société : son carnet de commandes a ainsi reculé de manière marquée au 1er trimestre. Dans ce contexte, il est difficile pour l’entreprise de communiquer des objectifs précis. Pour autant, et comme pour beaucoup de sociétés parapétrolières, il s’agit de faire le dos rond. Le secteur pétrolier et gazier ne pourra en effet continuer à sous-investir sans mettre en péril ses capacités de production. La valorisation de l’entreprise est désormais inférieure à la moyenne de ses concurrents. Sa capacité à demeurer bénéficiaire est importante. Sur les cours actuels, une position peut commencer à être initiée mais il faut bien comprendre que la volatilité va subsister et qu’il faudra l’utiliser pour construire progressivement une ligne.

Détenant 100 actions Exxon Mobil, je viens de recevoir de ma banque un courrier m’annonçant que la société TRC Capital propose aux actionnaires d’Exxon de racheter leurs actions à un prix inférieur à celui du marché. Faut il participer à cette opération ?

Ce type de mini-offres (elles ne portent que sur une part infime des actions de la cible) n’a aucun intérêt pour les actionnaires. Certains répondent toutefois positivement et TRC Capital, ou un autre, empoche alors la différence entre le cours et le prix offert. N’y répondez donc pas.

Je souhaiterais investir sur les Etats-Unis via un fonds. Selon vous, dois-je privilégier un fonds « small caps » (petits capitalisations, ndlr) ?

En premier lieu, la question que vous devez vous poser est celle du « timing » de cette opération. Est-ce en effet le bon moment pour initier une ligne sur cette zone géographique alors que les indices américains alignent les records ? Nous ne le pensons pas étant donné la cherté des titres américains et les hypothèses très fragiles qui soutiennent le « rally » observé depuis l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis. C’est là un sujet sur lequel nous sommes longuement revenus dans nos colonnes. Par ailleurs, les petites capitalisations sont par essence plus risquées. Certes, l’espérance de gain sur cette classe d’actifs est élevée. Mais le risque de perte en capital tout autant. Par ailleurs et en cas de correction, ce sont typiquement ce genre de valeurs qui seront les plus durement touchées. Enfin, vous savez que nous préconisons, lorsque cela est possible, de privilégier les trackers aux fonds alors que près de la totalité des objectifs de ces derniers ne sont généralement pas atteints et que les frais supportés, souvent conséquents, écornent leur performance. Pensez ainsi aux trackers Amundi Russel 2000 (FR0011636208 / Paris / non-éligible au PEA) ou ISHR MSCI US SC (IE00B3VWM098 / Paris / non-éligible au PEA). Mais pour finir, nous vous déconseillons ce type d’investissement à l’heure actuelle.

Suite à la chute de l’action Carmat, est-ce le moment de prendre une petite participation ? Les perspectives américaines seraient sans doute positives…

En dehors du beau projet que constitue Carmat, et du battage médiatique très bien orchestré qui a marqué son développement, un élément se doit d’être rappelé car celui-ci est souvent oublié : Carmat n’est pas seul sur ce créneau. Venons-en maintenant aux faits les plus récents. La direction a retiré sa demande de reprise de l’essai du 15 novembre, une décision qu’elle justifie par « des procédures trop lourdes ». Elle indique vouloir se tourner vers les Etats-Unis où les autorités auraient « une approche plus pragmatique ». Il ne nous appartient pas de juger de ces éléments. Toutefois, il ne saurait être question d’un développement aux Etats-Unis. Il s’agit là d’une hypothèse, agitée presque comme une menace. Quelle réponse sera apportée par l’Agence de sécurité du médicament (ANSM) ? Faut-il s’attendre à une intervention « politique » qui permettrait de débloquer la situation ? Ne faut-il pas y voir un problème plus large en termes de financement ? Il est trop tôt pour le dire. En tous les cas, un achat sur la seule base d’un développement hypothétique aux Etats-Unis ne nous semble pas envisageable à l’heure actuelle.

Que penser de Novo Nordisk, spécialiste mondial du diabète ? Doit-on l’acheter sur sa place d’origine ou à New York ?

Plusieurs abonnés nous ont interrogé sur Novo Nordisk au cours des derniers mois (surveillez à cet égard notre rubrique « Petite Correspondance » mais également « Assistance personnalisée » de notre site Internet).

Voici, pour rappel, notre dernière réponse à ce sujet :

« Récemment, nous répondions ceci à un abonné qui nous interrogeait déjà sur cette valeur :

La récente chute de l’action Novo Nordisk est liée à l’avertissement que la société a lancé début août. Celle-ci a en effet ajusté vers le bas ses prévisions de croissance de chiffre d’affaires et de résultat opérationnel en raison d’une conjoncture moins favorable que les années précédentes. Les ventes devraient progresser de 5 % à 7% en monnaies locales (contre 5 % à 9 % auparavant), et le bénéfice de 5 % à 8 % (contre 5 % à 9 %). Novo Nordisk détient en effet 46 % du marché mondial de l’insuline, ce qui en fait le n°1 mondial du secteur. Mais alors que le diabète progresse partout dans le monde, nombre de sociétés pharmaceutiques s’intéressent à ce marché. Le risque pour le groupe est ainsi de se voir tailler des croupières par de nouveaux arrivants (certains travaillent également à des traitements par voie orale). Dans le même temps, la réforme du système de santé américain conduit à une pression régulière sur les prix. Or, de nombreux produits commercialisés par la société sont soumis à des contrôles de tarifs ou subventionnés. L’incertitude est donc de mise sur le front réglementaire. Au final, l’âge d’or de la société pourrait ainsi être passé. Elle reste de qualité mais le ralentissement de sa croissance l’installe dans une tendance négative à moyen terme. Compte tenu de sa valorisation encore généreuse (elle capitalise 20 fois ses profits estimés pour l’année), un rebond ne nous semble pas d’actualité.

Notre avis reste le même. Pour ce qui est d’un achat sur repli, 250 DKK et 200 DKK apparaissent comme deux supports importants. Sur cette base (et en coupant la poire en deux), la valorisation devrait s’être nettement détendue. Vous pouvez donc surveiller la valeur mais vous devrez alors également vous intéresser aux dernières nouvelles en provenance de la société et du secteur avant d’envisager un investissement sur cette base. »

L’action a depuis chuté sur le niveau que nous jugions intéressant (à savoir 225 DKK « en coupant la poire en deux ») mais a repris de l’altitude compte tenu de l’envolée observé en fin d’année sur les marchés, en général. Pour un achat (nous vous invitons désormais à patienter), choisissez la place de cotation où vous paierez les frais les mois importants.

Que pensez-vous de Mauna Kea Technologies et de l’avenir du Cellvizio ?

Le 6 septembre dernier, un abonné nous interrogeait sur Mauna Kea Technologies alors que l’action s’envolait en Bourse. Pour mémoire, voici notre réponse (parue dans le PU # 2725 / page 12) :

« Le choix de l’American Society of General Surgeons de recommander désormais la plate-forme d’endomicroscopie Cellvizio de Mauna Kea pour le diagnostic et les décisions thérapeutiques dans le traitement deux maladies de l’œsophage a effectivement réveillé la valeur dont le cours ne cessait de s’éroder. La société française ayant eu du mal jusqu’à présent à s’imposer aux Etats-Unis en dépit de grands espoirs, cette annonce pourrait faciliter la tâche de ses commerciaux. Compte tenu des volumes d’échange enregistrés dans la hausse, une poursuite du mouvement n’est pas exclue à très court terme. Le seuil des 4 € pourrait ainsi être dépassé pour viser les 5 €. Nous vous conseillons toutefois de ne pas être trop gourmand. L’impact sur les ventes ne sera pas immédiat alors que les derniers chiffres de l’entreprise restaient très décevants. »

Un sommet à 4,53 € était inscrit par la suite. Depuis, le titre a rechuté vers 3,2 €. Les derniers trimestriels du groupe ont été unanimement jugés décevants (tant en termes de ventes de Cellvizio que de consommables), et ce malgré un effet de base favorable. Le manque de croissance pénalise le parcours de l’action alors que la concurrence est importante dans le domaine. Nous restons très réservés quant au potentiel à court terme de ce titre.

Que penser de l’augmentation de capital lancée par Genfit ? Faut-il souscrire ?

L’augmentation de capital de Genfit est destinée à financer le développement de l’Elafibranor, un médicament contre la stéatohépatite non-alcoolique présenté comme un blockbuster (chiffre d’affaires annuel supérieur à 1 Md $) en devenir. Cette pathologie, liée à une alimentation trop riche en matières grasses, est considérée comme une véritable bombe à retardement dans les pays développés (12 % de la population des Etats-Unis serait déjà concernée). Dès lors, le potentiel du médicament développé par Genfit paraît très élevé, d’autant qu’aucun traitement n’est parvenu à faire ses preuves jusque-là. L’Elafibranor est actuellement en phase III, soit la dernière étape avant sa (potentielle) commercialisation qui pourrait être anticipée pour la fin 2019/début 2020. Vous noterez qu’un concurrent existe (développé par Intercept), lui aussi au même stade de développement, et que les grands groupes pharmaceutiques ont également investi ce domaine via l’acquisition de sociétés de biotechnologies.

De fait, et cet avertissement est valable pour toutes les sociétés de biotechnologie, le risque (échec, concurrence plus efficace) reste élevé en ce qui concerne Genfit.

Mais c’est également là l’intérêt d’investir sur ce type de véhicule : accompagner des avancées majeures dans le domaine de la médecine et espérer en tirer des bénéfices. Un autre point positif est également à noter : un rachat de Genfit par un grand groupe ne peut être exclu alors que son capital est très ouvert.

Pour ce qui est plus spécifiquement de l’augmentation de capital, on se souviendra qu’un appel du même type a été effectué en février dernier (50 M € ont alors été levés). La succession de ces opérations n’a pas plu au marché, comme en témoigne le recul de l’action ces derniers jours. Il est vrai qu’une certaine lassitude pointe chez les actionnaires, d’autant que le P.-D.G. du groupe se fait, de son côté, toujours aussi invariablement optimiste…

Si vous avez déjà souscrit à la récente augmentation de capital, et pour peu que le poids de la ligne Genfit dans votre portefeuille ne soit pas disproportionné, il paraît donc cohérent de répondre positivement à la demande qui vous est faite maintenant. Mais rappelons-le une dernière fois : il s’agit là d’un investissement très risqué. Dans le cas contraire, vous devrez accepter d’être dilué.

Un ami vient de me conseiller d’investir seulement sur les actions offrant un rendement sans me soucier du cours. Je lui ai dit que cette stratégie me paraissait dangereuse ! Qu’en pensez vous ? Est ce une bonne stratégie ?

Si la stratégie est de regarder aveuglément les rendements pour sélectionner des valeurs, celle-ci nous paraît effectivement dangereuse. Un rendement à l’instant t ne signifie pas grand-chose. Pire, il peut même traduire un manque de confiance dans l’entreprise. A titre d’exemple, EDF en juillet 2015 offrait un rendement très appréciable (proche de 4 %) et supérieur à la moyenne du marché, notamment parce que le titre avait déjà beaucoup baissé. Depuis l’action a encore été divisée par deux. Certes, le rendement (et non pas le dividende) ne cesse mécaniquement de progresser mais les actionnaires devront s’armer de patience pour récupérer leur mise…

En réalité, il faut s’interroger sur ses objectifs. Si vous cherchez des revenus réguliers en provenance de votre portefeuille boursier, le rendement peut effectivement constituer votre priorité. Mais il ne s’agit pas pour autant de sélectionner aveuglément les plus élevés. En agissant ainsi, vous mettrez en effet à l’écart des valeurs de croissance qui ne versent pas de gros dividendes. Or, ces valeurs seront les plus à mêmes d’augmenter leurs profits et donc leurs dividendes dans le futur. Si vous vous focalisez sur le dividende, il convient de déterminer si celui-ci est appelé à croître. Il faut donc vérifier le taux de distribution des bénéfices : s’il est très élevé, cela signifie que l’entreprise verse déjà la quasi-totalité de ses profits, ce qui laisse peu de marge de manœuvre. Par ailleurs, il faut tenir compte de l’évolution de la rentabilité. Pendant plus de 30 ans, McDonald’s n’est pas apparu comme une valeur de rendement. Et pourtant, son dividende n’a cessé de progresser. Pour l’actionnaire, le rendement par rapport au prix de revient a donc pris de l’ampleur au fil des ans. Même exemple avec Essilor. Regardez également la dette. Une société qui procure un rendement élevé tout en ayant atteint la zone rouge au niveau de l’endettement doit vous alerter. Le métier de la société importe aussi : des revenus récurrents peuvent être un gage de sécurité pour le dividende. Bref, investir sur la seule base du rendement nous semble, comme vous le soulignez, dangereux. D’autres paramètres fondamentaux doivent être pris en compte.

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