Questions / réponses

Des réponses précises et argumentées sont apportées à toutes les questions de nos abonnés dans le domaine boursier et ce, très généralement, en moins de trois jours (sauf pour certaines questions très précises de fiscalité boursière pour lesquelles nous pouvons faire appel à des ingénieurs patrimoniaux).

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Cette rubrique revêt une importance primordiale car elle permet de maintenir un lien permanent entre la rédaction et les abonnés et ainsi mieux identifier les attentes de ces derniers ainsi que leurs interrogations du moment.

Voilà qui répond à notre vocation, héritée d’une expérience depuis 1952 : devenir pour vous un véritable conseiller financier.

Retrouvez ici une sélection de questions posées par les abonnés et nos réponses.

Que pensez-vous de mettre le titre Kering en portefeuille, son niveau de valorisation étant à un plus bas de 5 ans ? 

Nous sommes revenus à plusieurs reprises sur Kering dans la rubrique « A l’affiche » en page 3 de chaque numéro (rubrique qui nous permet d’évoquer les valeurs que nous ne détenons pas mais qui ont une actualité importante). Voici notre avis de la semaine passée (PU #3136) :

La nomination inattendue de Demna Gvasalia au poste de directeur artistique de Gucci à compter de début juillet 2025 a fait chuter le titre Kering de -10%. Chez Balenciaga, autre marque du groupe, le Géorgien avait, il est vrai, fait polémique en 2022 avec une campagne publicitaire mettant en scène des enfants avec des accessoires d’inspiration sadomasochiste. Les analystes espéraient plutôt l’arrivée de Maria Grazia Chiuri, la directrice artistique des collections femme de Dior, ou encore de Hedi Slimane, qui vient tout juste de quitter Celine. Pour rappel, en janvier 2023, Sabato de Sarno avait été nommé au même poste avec pour objectif une montée en gamme capable de séduire les grandes fortunes.

Décidément, la stratégie de Gucci, qui génère plus de la moitié du résultat de Kering, pose problème. Nous continuons de penser que le groupe ne peut, pour l’heure, être considéré comme un véritable acteur du luxe. Nous restons à l’écart et privilégions LVMH dont le cours est proche de ses plus bas de 2024.

Nous avons été négatifs sur le dossier Kering depuis plusieurs années car nous considérons que le groupe s’est fourvoyé dans sa stratégie axée sur l’effet de mode et la seule clientèle asiatique. Si toutes les valeurs du luxe souffrent plus ou moins pour des raisons cycliques (la croissance ralentit fortement après les folles années post-covid), la chute de Kering est véritablement liée aux difficultés structurelles de l’entreprise. Bref, nous préférons d’autres acteurs du luxe comme LVMH.

Dans votre dernier numéro vous préconisez l’ETF Wisdom Tree Europe Defence qui serait PEAble compte tenu de ses composants: Rheinmetal, Leonardo, Saab, BAE, Thales. Mon intermédiaire me précise que ce n’est pas le cas actuellement. Qu’en est-il ?

Effectivement, cet ETF, quoique composé de valeurs européennes (mais aussi britanniques…), n’est pas éligible au PEA, contrairement à ce que nous indiquions. Un correctif sera apporté dans le prochain numéro, en page 2. Enfin, nous évoquons cet ETF et ne préconisons pas spécifiquement son achat, comme notre commentaire le laisse d’ailleurs entendre.

J’ai investi il y a environ deux ans une demi-ligne dans Agripower, une petite société active dans le secteur du biométhane. Après une longue descente, le titre a rebondi et doublé de valeur depuis décembre, pour retrouver mon cours d’acquisition. Auriez-vous une explication spécifique ou sectorielle à ce retour en grâce ?

Ce retour en grâce est lié au point d’activité récemment réalisée par la société. Celle-ci a dévoilé un carnet de commandes de 20 M € pour les projets de méthanisation à injection biométhane avancés. Surtout, elle a indiqué avoir enregistré un flux de trésorerie positif sur le 1er semestre de son exercice 2024/2025 et détenir une trésorerie de 4,2 M € au 31 décembre 2024. Ces éléments ont semble-t-il rassuré les investisseurs. Notez que le prochain point sera réalisé le 27 mars prochain.

Je voudrais ouvrir un nouveau compte-titres et j’hésite entre Trade Republic et Degiro. Je crois qu’avec Trade Republic, les espèces sont remunérées et que la garantie du capital est de 100 000 €, contrairement à Degiro. Est ce que les deux courtiers fournissent des documents annuels pour remplir facilement sa déclaration d’impôts ?

La garantie des dépôts en espèces est la même pour les deux courtiers. Elle est de 100 000 €. Il s’agit ici d’un mécanisme européen. En ce qui concerne la rémunération des liquidités, Trade Republic applique en effet le taux directeur de la Banque centrale européenne. Si vous ouvrez un compte chez Degiro, vous aurez toutefois la possibilité de placer vos liquidités sur l’ETF monétaire qui figure dans nos Favorites (Lyxor Smart Overnight). Le rendement sera sensiblement équivalent. Degiro fournit ce qu’il appelle un « rapport annuel ». Celui-ci récapitule vos gains et pertes ainsi que les dividendes et coupons perçus. Trade Republic fait de même en fournissant un « rapport fiscal ». Il ne s’agit pas exactement de l’IFU (Imprimé fiscal unique) fourni par les courtiers français. Mais vous y trouverez sans difficultés les informations nécessaires pour votre déclaration.

Quelle est en années, la durée de conservation des documents bancaires, notamment les bordereaux d’achat et de vente ?

La plupart des documents bancaires doivent être conservés pendant 5 ans. En ce qui concerne les bordereaux d’achat et de vente en Bourse, il n’est pas nécessaire d’aller aussi loin. Si les opérations sur vos relevés mensuels (à conserver donc) correspondent bien à celles de vos bordereaux, vous n’avez pas besoin d’archiver ces derniers.

Tout d’abord, merci pour le contenu de Propos Utiles. Ma question concerne l’argent dont le cours semble assez déconnecté de celui de l’or, ce qui pourrait conduire soit à une baisse de celui-ci, soit à un rattrapage fort de celui-là. Pouvez-vous me conseiller sur l’achat à privilégier en matière d’argent sachant que j’exclus la solution physique ?

Par le passé (entre 2020 et 2022), nous avons utilisé, avec succès, l’ETC (ETF sur matières premières) suivant pour investir sur l’argent : le WisdomTree Physical Silver (JE00B1VS3333 / PHAG / Milan / frais annuels de 0,49%). C’est l’ETC sur l’argent le plus significatif en termes de taille. Depuis, un concurrent a toutefois vu le jour : il s’agit de l’iShares Physical Silver (IE00B4NCWG09 / ISLN / Londres / frais annuels de 0,20%). Celui-ci affiche des frais plus réduits, mais il n’est disponible qu’à Londres (frais de transaction plus élevés que sur Milan). Dans les deux cas, la liquidité est bonne.

J’aimerais investir sur les terres rares. Existe-t-il un ETF ou un support pour cette thématique ?

Il existe l’ETF suivant : VanEck Rare Earth and Strategic Metals (IE0002PG6CA6 / REMX / Milan, Londres, Xetra ou Tradegate). Son indice de référence est le MVIS Global Rare Earth/Strategic Metals Index. Ses principales lignes sont actuellement : Arcadium lithium, Sociedad Química y Minera de Chile, Albemarle, MP Materials, China Northern Rare Earth Group, Lynas Rare Earth et Pilbara Minerals. La réplication est physique et les frais sont de 0,59% par an.

Ma banque me demande de vendre deux lignes de mon compte-titres ordinaire en m’indiquant que ces produits «ne sont pas autorisés à la commercialisation en France ». L’un d’eux fait partie de vos Favorites : il s’agit de l’ETF Global X Copper (IE0003Z9E2Y3). L’autre a fait partie des Opportunités : il s’agit de l’ETF WisdomTree Silver (GB00B15KY328). Pouvez-vous me confirmer cette information ? Et si oui, envisagez-vous de retirer cette Favorite du tableau ?

Nous ne confirmons pas ces informations de votre établissement bancaire. Pour vérifier, vous pouvez vous rendre sur le site de l’émetteur de l’ETF Global X Copper qui n’est autre que Global X (globalxetfs.eu), et plus précisément sur la fiche en français du produit (globalxetfs.eu/content/files/COPX-UCITS-factsheet-French.pdf). Il est indiqué que l’ETF est domicilié en Irlande et qu’il est enregistré dans plusieurs pays européens dont la France. Il est donc commercialisé dans notre pays, ce qui permet aux intermédiaires de le proposer à leurs clients. Il revient toutefois à votre établissement de respecter ces obligations réglementaires. Lors de l’achat de ce produit, il doit ainsi vous avoir fourni le Document d’informations clés (DIC ou KIID en anglais). Le plus souvent, les banques ou courtiers défaillants en la matière préfèrent vous indiquer que le produit n’est pas ou plus commercialisable afin d’alléger leur travail. Notez toutefois que votre banque vous demande de «réévaluer l’opportunité du maintien» de cet ETF dans votre portefeuille. Elle ne vous demande pas de le vendre. Elle ne peut pas vous forcer la main. En bloquant d’éventuels renforcements, elle vous empêche en revanche de travailler cette position.

En ce qui concerne l’ETF WisdomTree Silver, celui-ci a effectivement fait partie des Opportunités (nous l’avons travaillé entre 2020 et 2022 avec de belles performances à la clef). Il est toujours coté à la Bourse de Paris. Nous vous confirmons donc qu’il est toujours commercialisé en France.

Je cherche à valider le choix d’un ETF SMI (ou MSCI suisse ?) capitalisant, non synthétique mais, précision importante, prévu pour le marché suisse (NB : accessible dans une banque locale), donc construit en francs suisses et donc non couvert. J’ai identifié l’ETF Amundi IS MSCI Switzerland (LU1681044993). Quel serait votre conseil ?

L’ETF que vous évoquez capitalise bien les dividendes, mais en revanche, il n’affiche une réplication que partiellement physique. L’ETF Xtrackers Switzerland (LU0943504760), investi sur les 20 valeurs suisses les plus importantes et les plus liquides, offre une alternative : il capitalise et réplique physiquement le panier de valeurs. Il est autorisé à la commercialisation en Suisse.

Que pensez-vous des perspectives d’AMD sur un horizon long terme ?

Advanced Micro Devices (AMD) est une société américaine spécialisée dans la conception, la fabrication et la commercialisation de semi-conducteurs et de microprocesseurs. La valeur a profité de l’engouement exceptionnel pour l’Intelligence artificielle (IA), quoique dans une moindre mesure que Nvidia à qui elle entend se mesurer frontalement. Ainsi, la société a annoncé le lancement d’un nouveau processeur graphique à la fin 2024, avec pour objectif de conforter sa position comme seule alternative crédible à Nvidia en matière de puissance de calcul. Le groupe américain a également indiqué vouloir renouveler sa gamme tous les ans pour se calquer sur le rythme de son rival. Depuis son sommet touché en mars 2024, le titre a reculé de manière significative. Car si AMD fait généralement état de revenus « records » (ainsi, 6,8 Mds $ au 3ème trimestre, en croissance de +17% sur un an), ses prévisions ont tendance à décevoir. De fait et pour le trimestre en cours, le fabricant de processeurs prévoit un chiffre d’affaires de 7,5 Mds $, soit une croissance de +22% par rapport à l’an dernier. Le consensus des analystes était plus optimiste, ce qui a provoqué une baisse de la valeur. De manière plus générale, ce sont donc les positions du groupe dans l’IA qui doivent être regardées de près. Et la réussite – ou non – du groupe à concurrencer véritablement Nvidia. La question d’un dégonflement de la bulle dans ce domaine se pose également, alors que le rythme des investissements paraît difficile à maintenir. En résumé, il s’agit là d’un pari, mais la baisse du titre pourrait commencer à être mise à profit.

Je lis ici et là que l’action Broadcom est le prochain Nvidia. Le PER semble très haut. Que pensez vous de cette valeur ? Quel pourrait être un point d’entrée intéressant ?

Broadcom est en effet présenté comme le prochain géant du compartiment technologique. D’ailleurs, c’est déjà un peu le cas puisque la capitalisation du groupe a franchi la barre des 1 000 Mds $. Mi-décembre, la direction a indiqué dans sa présentation trimestrielle que le marché des équipements d’Intelligence artificielle (IA) qu’il conçoit pour les centres de données pourrait atteindre jusqu’à 90 Mds $ par an d’ici à l’exercice 2027. Cette annonce a fait bondir la valeur de +38% en deux séances car les investisseurs ont voulu y voir un parallèle avec les objectifs très ambitieux dévoilés par Nvidia fin 2022 et qui ont par la suite été régulièrement battus. Pour autant, si Broadcom a évoqué de très belles perspectives de croissance pour le 1er trimestre 2025 (+65%), il n’a pas précisé quelle serait sa part de marché à l’horizon 2027. Petit bémol donc. Car si Nvidia peut se targuer d’un quasi-monopole en raison de l’avance technologique qu’il affiche, ce n’est pas le cas de Broadcom dont les puces sont utilisées pour des usages complémentaires à ceux proposés par Nvidia. Le groupe doit nouer des partenariats avec ses clients mais ne sera pas irremplaçable dans la durée. Quoi qu’il en soit, il ne fait guère de doute que le groupe va réaliser une incroyable année 2025. Reste à savoir si les ratios de valorisation, très généreux comme vous le soulignez, n’ont pas déjà intégré ces bonnes perspectives, réduisant de facto le potentiel d’appréciation à moyen terme. Pour l’heure, nous avons assisté à une expansion des ratios mais les prévisions de bénéfices n’ont pas encore suivi. Techniquement, le franchissement des 250 $ pourrait ouvrir la voie à une nouvelle accélération « haussière » vers les 300 $. Mais pour aller au-delà, il faudra que le groupe batte ses propres prévisions.

Nestlé a procédé à un rachat d’actions dernièrement. Comment interprétez-vous cela (si il y a lieu de le faire) ?

Le groupe helvétique a en effet proposé de racheter une partie de ses propres actions en vue de les annuler. Cette technique, assez répandue, consiste à réduire le nombre d’actions en circulation afin d’augmenter, à données constantes, le bénéfice par action. Il s’agit d’une manière de rendre une part des profits aux actionnaires sans que cela passe par des dividendes fiscalisés. Mais pas seulement. Cela sert aussi la direction qui peut ainsi « masquer » un déficit de croissance des bénéfices. Nestlé va devoir se concentrer sur des mesures plus « opérationnelles » pour restaurer son attractivité en Bourse.

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