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PU #3018 / Le doute persiste (rédigé le 12/10/2022)

Le rebond de la semaine passée n’a pas permis de dissiper les inquiétudes des investisseurs. La première d’entre elles reste de voir la Réserve fédérale poursuivre ses hausses de taux à un rythme soutenu, voire trop soutenu pour l’économie. Dès lors, les bons chiffres du marché du travail américain ont été très mal accueillis.

 

Selon le Département du Travail, l’économie américaine a créé 263 000 postes au mois de septembre. Cette donnée mensuelle s’inscrit en recul par rapport aux mois d’août (315 000) et juillet (537 000). Mais elle traduit malgré tout une certaine robustesse du marché du travail aux états-Unis, et ce en dépit du ralentissement constaté par les entreprises et des risques de récession évoqués par les économistes. Finalement, le taux de chômage est ressorti à 3,5%, en repli de 0,2 pt sur un mois et à son niveau le plus faible en 50 ans. Le déséquilibre persistant entre l’offre et la demande fait craindre aux investisseurs que les hausses de salaires ne viennent alimenter l’inflation. 

 

Car, d’une certaine manière, ils risquent de conforter la banque centrale dans sa volonté de poursuivre son resserrement. D’ailleurs, au cours de la semaine, les membres du comité de politique monétaire se sont succédé pour rappeler aux marchés que la lutte contre l’inflation est loin d’être achevée. Cette attitude vise, bien évidemment, à peser sur les anticipations inflationnistes, mais elle affecte également le moral des intervenants.

 

Dans le même temps, l’indice ISM manufacturier américain du mois de septembre s’est établi en repli à 50,9, sous le consensus des économistes (52). La composante des nouvelles commandes a, par ailleurs, basculé à 47,1, sous les 50 donc, en zone de contraction. L’ISM des services est, pour sa part, resté quasiment stable à 56,7.

 

En zone euro, l’indice PMI composite a reculé à 48,1, au plus bas de 20 mois. Selon les auteurs de l’enquête, "tous les espoirs que la zone euro évite une récession sont de nouveau anéantis". De plus, les minutes de la dernière réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) ont révélé une forte inquiétude liée à l’inflation. Certains responsables se seraient toutefois contentés d’une hausse de 50 pts de base des taux d’intérêt au lieu des 75 pts annoncés.

 

Au cours de la semaine, les cours du pétrole (WTI) ont poursuivi leur rebond (+21% en deux semaines) pour franchir à nouveau le seuil des 90 $. L’Opep et ses alliés, dont la Russie, ont, il est vrai, décidé de réduire leur production quotidienne à hauteur de 2 millions de barils. Selon eux, il s’agit de répondre aux risques de récession mondiale. Cette coupe est la plus importante opérée depuis la crise sanitaire de 2020.

 

Au cours des prochains jours, les investisseurs vont se tourner vers les résultats trimestriels. Aux Etats-Unis, le consensus attend une progression de +2,4% des profits, ce qui constituerait la croissance la plus faible en deux ans.

 

Retrouvez le sommaire du numéro de la semaine ici

 

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