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PU #3030 / Des marchés très optimistes (rédigé le 10/01/2023)
En dépit d’un environnement économique et de marché toujours peu lisible, les investisseurs ont pris le pari de la hausse en ce début d’année, et ce sans grande retenue. A Paris et sur la semaine, le CAC40 s’est ainsi adjugé près de +5% de gain.
La surperformance des indices européens par rapport à ceux de Wall Street s’avère par ailleurs très nette. Les valeurs américaines de la technologie américaine continuaient en effet et globalement de broyer du noir, sans grande perspective de rebond à très court terme.
En ce début du mois de janvier, les opérateurs parient visiblement sur un scénario idyllique marqué par une décélération limitée de l’activité et un atterrissage en douceur de la 1ère économie mondiale, permettant d’envisager un recul limité des bénéfices des entreprises. L’accalmie observée sur les prix des deux côtés de l’Atlantique est également porteuse d’un espoir qui va devoir être confirmé, mais le consensus en la matière est là encore favorable.
Dans ce cadre donc, l’hypothèse d’un assouplissement sur le front monétaire était privilégiée, en dépit de la résistance particulièrement nette observée sur le marché du travail. Selon les données du Département du Travail, le taux de chômage aux Etats-Unis a reculé en décembre à 3,5%, soit un niveau jamais-vu depuis 50 ans, tandis que la croissance du salaire horaire moyen a été la plus faible depuis août 2021 (+4,6% par rapport à décembre 2021). Ce dernier élément est positif compte tenu des tensions inflationnistes. Ce sont enfin 223 000 emplois non-agricoles qui ont été créés en décembre dans le pays.
Cette "mauvaise" nouvelle, dans le sens où la bonne santé de l’économie américaine pourrait conduire la Fed à se montrer plus restrictive dans sa politique de taux d’intérêt, a d’ailleurs été vite oubliée. Les dernières minutes du comité de politique monétaire ont, à ce sujet, montré qu’aucune baisse de taux ne saurait toutefois être attendue avant 2024.
Le dollar a reculé pour inscrire un plus bas de sept mois face à l’euro, pénalisé entre autres par la réouverture de la Chine qui détourne les investisseurs des valeurs refuges. Les températures clémentes en Europe limitent aussi les craintes de pénuries d’énergie susceptibles de plomber l’économie. Ainsi, la BCE devrait pouvoir continuer de relever ses taux avec, à la clé, un différentiel de rendement réduit entre l’euro et le billet vert.
Le rebond de la Bourse chinoise constituait un élément porteur, malgré la crainte liée à l’explosion du nombre de décès dû au covid-19 et à ses possibles conséquences politiques. Toutefois, la demande chinoise est jugée encore faible à en juger par les prix du pétrole (75,4 $ le baril de WTI) et des principaux métaux.
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