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PU # 3034 / L'optimisme, puis le doute (rédigé le 07/02/2023)
La semaine passée a été marquée par les décisions de la Réserve fédérale et de la Banque centrale européenne (BCE), lesquelles ont augmenté leurs taux d’intérêt de respectivement +0,25 et +0,50 pdb, comme attendu. La réaction des marchés a été dans un premier temps très positive, ce qui redonnait du lustre aux dossiers "spéculatifs" et aux valeurs de la technologie.
Ainsi, la fin prochaine du mouvement de hausse de taux évoquée par Jerome Powell a été saluée ("notre estimation, c’est que nous ne sommes plus très loin"). Les investisseurs n’ont en revanche fait que peu de cas de la fermeté réitérée du patron de la Fed dans sa lutte contre l’inflation. Ainsi, même si la hausse des prix ralentit comme prévu en 2023, ce dernier a indiqué qu’il ne sera pas "opportun de baisser les taux cette année ou d’assouplir la politique monétaire".
Le même ton décidé était de mise en Europe. Tout en jugeant le risque inflationniste moins élevé qu’auparavant, Christine Lagarde rappelait que le chemin à parcourir était encore long. De nouveaux resserrements monétaires sont donc à attendre, mais les marchés ont également ici fait la sourde oreille.
Pour autant et passé ce moment d’espoir (le Nasdaq 100 reprenait jusqu’à +5,80% en ligne droite), le doute est réapparu. Ainsi, les chiffres américains de l’emploi publiés vendredi faisaient finalement craindre une poursuite des tours de vis monétaires. L’économie américaine a continué de créer des emplois à un rythme particulièrement élevé en janvier, avec 517 000 créations de postes, contre 187 000 attendus. Le taux de chômage baissait à 3,4%, soit son niveau le plus bas depuis 53 ans. Le nombre de créations d’emplois du mois de décembre a également été révisé en hausse, à 290 000 contre 223 000 initialement. La robustesse du marché de l’emploi pourrait inciter la Réserve fédérale à hausser de nouveau le ton. Toutefois, les économistes estiment que les effets du durcissement monétaire ne se sont pas encore exprimés et que la très bonne tenue du marché de l’emploi ne sera que transitoire. De nouveau ici, c’est donc l’incertitude qui domine.
Alors que la question du ralentissement économique demeurait dans le même temps en toile de fond, les taux des emprunts d’état restaient stables (3,62% pour le 10 ans américain). L’inflexion (encore timide) du sentiment des investisseurs sur les prochaines échéances de la politique monétaire américaine a provoqué un raffermissement du dollar face aux principales devises. Le billet vert évoluait ainsi sur un sommet d’un mois face à l’euro (1,0710 $ pour 1 €). Les marchés commencent à douter que la Fed mette un terme rapidement à son cycle de resserrement compte tenu de la robustesse de l’emploi.
En Chine, et alors que les tensions entre Pékin et Washington étaient ravivées par l’épisode du ballon espion, les indices locaux repartaient à la baisse. Le rebond de l’activité des services en janvier (PMI à 52,9) passait ainsi au second plan.
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