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PU # 3036 / Et si l'inflation restait élevée ? (rédigé le 21/02/2023)

Toujours portés par l’optimisme des investisseurs, les marchés ont encore progressé cette semaine, le CAC40 à Paris s’offrant même le luxe d’inscrire un nouveau sommet historique à 7 387,29 pts. Outre-Atlantique, où la semaine boursière était écourtée d’une séance en raison du Presidents Day, le sentiment de marché se faisait toutefois plus partagé.

La publication de l’indice des prix à la production, un indicateur clé de l’inflation, a en effet déçu. Les prix à la production ("PPI") aux Etats-Unis ont augmenté plus que prévu en janvier, selon les données fournies par le Département du Travail. Ces derniers ont progressé de +0,7% le mois dernier, après avoir enregistré en décembre une baisse de -0,2% (révisé de -0,5%). Sur un an, la hausse du "PPI" ressort à +6% contre +6,5% (révisé) un mois plus tôt. Les économistes interrogés s’attendaient en moyenne à une progression de +0,4% sur un mois et de +5,4% sur un an. Ces chiffres alimentent la crainte que la Réserve fédérale conserve ses taux à des niveaux élevés sur une période plus longue qu’initialement prévue. Sur la nouvelle, les rendements des bons du Trésor américain se sont retournés à la hausse (T-Notes à 3,90%).

L’indice des prix à la consommation (CPI) progressait dans le même temps de +0,5% d’un mois sur l’autre. L’hypothèse d’une inflation élevée qui s’inscrirait dans la durée se renforce jdonc our après jour. Plusieurs membres de la Fed se sont d’ailleurs exprimés clairement à ce sujet. Si bien que les marchés tablent désormais sur un pic pour les taux de la Fed en juillet, avec au minimum encore trois relèvements d’un quart de point de pourcentage à chaque fois.

En Europe, le changement d’attitude des banquiers centraux était perceptible, même s’il était globalement ignoré. Ainsi, Isabel Schnabel, membre du conseil des gouverneurs de la BCE, a indiqué qu’il existe "un risque que l’inflation se révèle plus persistante que ce qui est actuellement évalué par les marchés financiers".

De nombreuses statistiques ont été publiées aux Etats-Unis au cours de la semaine, la plupart témoignant d’un ralentissement avéré de la conjoncture. Ainsi, l’indicateur avancé du Conference Board s’est de nouveau dégradé en janvier, tandis que l’indice Philly Fed s’enfonçait dans le rouge. La production industrielle stagnait quant à elle.

Dans la zone euro, ce même indicateur reculait plus que prévu par les économistes. Mais les investisseurs ont préféré se satisfaire des publications d’entreprises alors que la saison des résultats va bientôt toucher à sa fin.

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