Donald Trump a-t-il manipulé les marchés ? Cette question s’est posée après l’annonce du Président américain qui provoquait alors un rebond spectaculaire des indices. D’autant qu’avant cette déclaration, ce dernier avait posé sur son propre réseau social Truth Social le message suivant : « soyez cool ! C’est le moment d’acheter !!! » (sic). Les Démocrates sont montés au créneau. Et dans la communauté financière, les accusateurs étaient nombreux.
Quelques heures plus tard, c’est avec une fierté non-dissimulée que le même Donald Trump s’enthousiasmait des gains boursiers réalisés la veille par deux investisseurs milliardaires de ses soutiens (Charles Schwab et Roger Penske), en leur présence et au sein même du bureau ovale : « il a gagné 2,5 Mds $ et lui 900 M $ ! Pas mal, non ? ».
Il ne s’agit pas de la première accusation de délit d’initié pour Donald Trump. Quelques jours après son entrée en fonction, il avait ainsi annoncé vouloir doter le pays d’un fonds souverain en cryptomonnaies et souhaité que la Réserve fédérale dispose de réserves de ce type. Il ne s’était pas alors contenté de citer le seul Bitcoin, qui bondissait évidemment sur la nouvelle, mais avait également mis en lumière des cryptomonnaies bien moins connues, elles-mêmes en très forte hausse. Les spécialistes du secteur avaient remarqué des ordres extrêmement importants la veille de cette annonce, suggérant alors que « certains savent quelque-chose ». Puis, le lendemain, Donald Trump faisait volte-face. Et le soufflé de retomber.
De toute évidence, il ne sera pas facile de prouver quoi que ce soit pour la SEC, le gendarme des marchés aux Etats-Unis. En ces matières, les preuves sont toujours difficiles à réunir. Et rien ne prouve que Donald Trump ou ses proches sont coupables de quoi que ce soit.
Le doute restera malgré tout présent, tant la manière d’agir de Donald Trump se rapproche, à bien des égards, d’un capitalisme guidé par la seule prédation, oublieux des lois, des équilibres et des séparations nécessaires à la conduite d’un Etat démocratique et moderne. Qui plus est celui de la 1ère puissance mondiale.
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