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Les opérations sur titres (OST)

La vie d’une action peut rencontrer quelques turbulences. Et certaines de ces périodes peuvent être la conséquences d’opérations sur titres, dites « OST ».

Plus précisément, il s’agit d’opérations qui concernent tous les propriétaires d’actions.

Il en existe de différentes sortes : les offres publiques, les augmentations de capital ou encore la division du nominal.

OST : les offres publiques

Une offre publique est une proposition faite à l’ensemble des propriétaires d’actions d’une entreprise afin de réaliser une opération. Les OPA (offres publiques d’achat) sont les plus connues d’entre elles car elles sont les plus médiatisées. Et qu’elles permettent souvent aux actionnaires de bénéficier d’une prime (le prix offert par action est supérieur à son prix de revient).

D’autres types d’offres publiques existent également : les OPE (offres publiques d’échange), les OPAS (offres publiques d’achat simplifiée) ou encore les OPRA (offres publiques de rachat d’actions)

OST : l’OPA

L’Offre publique d’achat (OPA) correspond à une proposition d’achat, à un certain prix, de l’ensemble des actions d’une société. Tous les actionnaires sont concernés. Cette proposition n’est valable que pendant un temps donné.

L’objectif de l’entreprise à l’initiative de l’opération est de prendre le contrôle de l’entreprise (la cible). Pour ce faire, l’entreprise initiatrice propose aux actionnaires un prix supérieur au dernier cours coté (on parle de prime) afin de les inciter à apporter leurs actions.

En pratique

Une entreprise A annonce une offre publique d’achat sur les actions de l’entreprise B. Elle propose de racheter chaque action à 60 €, pour un dernier cours coté de 50 €. L’intérêt pour l’actionnaire de l’entreprise B est évident : une prime de 20% par rapport au cours de l’action.

Si le cours de l’action de l’entreprise B a tendance à flamber après l’annonce de l’offre de l’entreprise A, le cours de l’action de l’entreprise A, le plus souvent, a tendance à baisser. D’autant plus si le marché considère que l’OPA est coûteuse.

Il est vivement conseillé de bien suivre le déroulement de l’OPA pour déterminer, en tant qu’actionnaire, si vous avez intérêt à apporter vos titres à l’offre. En effet, l’opposition d’un grand nombre d’actionnaires peut faire monter les enchères. En général, il est conseillé d’attendre la fin de l’offre pour se prononcer.

Quand la direction de l’entreprise B est favorable à la prise de contrôle par l’entreprise A, il s’agit d’une OPA dite amicale. Sinon, on parle d’une OPA hostile. L’OPA hostile peut être gage d’une surenchère. En effet, dans ce cas, l’entreprise B pourrait être amenée à rechercher à l’aide d’un « chevalier blanc », c’est-à-dire une entreprise qui pourrait proposer une « OPA amicale » avec une offre supérieure. Et ce dans l’intérêt des actionnaires…

En conservant ses titres jusqu’au dernier jour d’une opération, l’actionnaire individuel se réserve la possibilité de bénéficier d’une contre-offre et d’augmenter son prix de vente.

OST : l’OPE

L’Offre Publique d’Échange (OPE) correspond à une proposition d’échange de titres d’une entreprise A contre ceux d’une entreprise B.

Par exemple, 3 actions de l’entreprise A contre une action de l’entreprise B (sachant que la somme du prix des 3 actions A est supérieure au prix de l’action B).

Comme pour l’OPA, l’annonce de l’opération a tendance à faire évoluer les cours des entreprises A et B (A à la baisse et B à la hausse). Dans le cas de l’OPE, l’opération est souvent moins rémunératrice pour l’actionnaire qu’une OPA. 

OST : l’OPRA

Lorsqu’une entreprise propose à ses actionnaires de racheter leurs actions, on parle d’une Offre Publique de Rachat d’Action (OPRA).

Cette décision est soumise à l’assemblée générale des actionnaires qui en fixe le prix d’achat. L’entreprise en question ne peut légalement acquérir plus de 10% de son capital jusqu’à la prochaine assemblée générale.

L’objectif pour une entreprise peut-être multiple : annuler les actions rachetées pour permettre d’augmenter les dividendes par action ou faire baisser mécaniquement le PER (l’action paraîtra moins chère). Dans ce dernier cas l’opération est dite « relutive ».

Quelles conséquences sur le marché ?

Un rachat d’actions visant à l’annulation des titres devrait être perçu négativement par les investisseurs. Ceux-ci peuvent y voir une absence de projet de développement. Le titre pourrait donc en souffrir sur le marché. Mais depuis maintenant de longues années, ce n’est pas le cas. Et les marchés saluent même de telles décisions.

La société peut également décider d’utiliser ces titres rachetés pour les distribuer aux collaborateurs dans le cadre d’un plan de motivation des équipes.

OST : Lls augmentations de capital

Ces opérations sont moins « spectaculaires » que les offres publiques. Les augmentations de capital restent néanmoins des moments privilégiés de la vie des entreprises, de leurs actions et donc des investisseurs.

Une entreprise a recours à l’augmentation de capital le plus souvent pour augmenter ses fonds propres par la création d’actions nouvelles. Ce dans le but de financer sa stratégie de développement ou encore pour surmonter des difficultés financières.

Cas pratique

Une entreprise A propose à ses actionnaires ainsi qu’au public d’accroître son capital. Le prix proposé est inférieur à celui du cours de Bourse. À l’issue de cette augmentation de capital, le nombre d’actions ayant progressé, les bénéfices et les droits de vote sont à répartir entre un plus grand nombre de parts. On parle d’opération « dilutive ».

Pour compenser ce désagrément, les détenteurs d’actions anciennes se voient souvent proposer des droits préférentiels de souscription (DPS) à l’augmentation de capital au prorata des actions qu’ils détenaient déjà.

OST : la division du nominal

Certaines actions ont un prix (et non une valeur) relativement élevé. Afin de rendre un titre plus liquide, c’est-à-dire abordable au plus grand nombre d’investisseurs, une entreprise peut procéder à la division du nominal de ses titres.

Cas pratique

L’action d’une entreprise A cote 300 € pour un nombre total d’actions de 100 000. Les dirigeants de l’entreprise A ont décidé de diviser la valeur du nominal par 10. À ce moment, les 100 000 actions se transforment en 1 000 000 qui cotent 30 € chacune. Un particulier qui détenait 20 titres se retrouve propriétaire de 200 actions.

Cette opération est totalement neutre pour l’actionnaire. Outre le fait qu’il détient ou peut acheter une plus grande quantité d’actions pour le même prix. La capitalisation de la société est inchangée et les propriétaires d’actions avant la division du nominal continuent de peser le même poids.

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