David contre Donald

Pour l’heure, Donald Trump reste fidèle à sa doctrine – critiquée pourtant jusque dans les rangs républicains – pour ce qui est des droits additionnels et « réciproques » qu’il entend imposer à une multitude de produits importés par la 1^ère puissance mondiale.

Selon lui et en réponse à cette taxation pouvant aller jusqu’à +200%, les entreprises étrangères vont devoir « dé-localiser » leurs sites de production et les « re-localiser » aux Etats-Unis.

Est-ce lui faire insulte que de le rappeler à quelques vérités économiques et maintenant presque historiques, dont celle des avantages comparatifs, démontrée dès 1817 par David Ricardo ?

En termes simples, « chaque pays a intérêt à se spécialiser dans la production pour laquelle il dispose de l’écart de productivité (ou du coût) le plus fort en sa faveur, ou le plus faible en sa défaveur, comparativement à ses partenaires ».

Donald Trump pense-t-il vraiment que Remy Cointreau va planter des vignes d’ugni blanc, de sémillon ou encore de folignan aux Etats-Unis, développer une filière de tonnellerie dans le pays et faire vieillir le marc pour produire du cognac made in USA ? Pour quel coût ? Et dans combien de temps ?

Ce qui vaut pour le cognac l’est également pour de très nombreux produits qui sont fabriqués ou assemblés là où il y a un avantage à le faire. Le problème avec la « théorie » du Président américain, c’est qu’elle risque de provoquer des réactions du même type, un peu partout dans le monde.

Mais est-il possible de croire que l’on peut et doit produire tous les biens, pour lesquels il existe une demande dans un pays, dans chaque pays, sans que cela n’appauvrisse tout le monde ?

L’Europe menace ouvertement les Etats-Unis de mesures de rétorsion. De son côté, la Chine a indiqué qu’elle « répondra résolument » à l’offensive des Etats-Unis. Pourtant, tous ont à y perdre.

De fait, nous continuons de penser qu’un terrain d’entente va être trouvé. Déjà, l’Union européenne travaille à des concessions pour éviter l’embrasement. Avec un objectif : que finalement trop rien ne se passe, mais suffisamment pour que Donald Trump puisse déclarer qu’il a gagné.