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PU #3007 / Les investisseurs hésitent (rédigé le 05/07/2022)
Cette semaine boursière, écourtée à Wall Street en raison de la fête nationale du 4 juillet, a fait la part belle aux sentiments contradictoires. La baisse l’a finalement emporté, à Paris comme ailleurs, mais les hésitations ont été de mise. A l’issue du plus mauvais trimestre jamais enregistré par le marché américain depuis 1970, ces quatre derniers jours de Bourse ont été marqués outre-atlantique par la publication d’un indice ISM manufacturier décevant (53 en juin, après 56,1 un mois plus tôt), un recul des dépenses de construction de -0,1% (contre +0,4% attendu) et un nouveau repli de la confiance du consommateur.
Mesurée par l’Institut du Conference Board, cet indicateur a reculé plus nettement que ne le prévoyaient les économistes. Ainsi, en juin, cet indice est ressorti à 98,7, après 103,23 un mois plus tôt. Il s’agit de son plus bas niveau depuis février 2020, au tout début de la pandémie de la covid-19. L’enquête réalisée montre que les ménages s’inquiètent du niveau élevé de l’inflation et de l’évolution de la conjoncture économique. Ainsi, la composante des anticipations ressort à son plus bas niveau depuis mars 2013 à 66,4, après 73,7 en mai (77,5 en première estimation). La question est désormais de savoir si le point bas a été touché. Quoi qu’il en soit, les marchés ont mal réagi à cette annonce.
Pour autant, cette succession de mauvais chiffres a été relativement bien accueillie. L’idée actuellement dominante est que les mauvaises nouvelles de ce type sont finalement des "bonnes nouvelles" puisqu’elles devraient permettre à l’inflation de s’assagir rapidement et donc à la Réserve fédérale de se montrer moins offensive.
Cette dernière, par la voix de Jerome Powell, reste sourde aux "appels" du marché et assume le risque qu’une remontée des taux d’intérêt fait peser sur l’économie. Mais pour le Président de l’institution, qui s’exprimait au forum annuel de la BCE, "la plus grande erreur serait de ne pas réussir à rétablir la stabilité des prix". Plusieurs membres de la Fed se sont exprimés à ce sujet, comme John Williams (Fed de New York) qui rappelle "qu’une récession n’est pas actuellement [son] scénario de base", estimant que "l’économie est forte".
Sur le Vieux Continent, la décélération est en marche. L’Allemagne, qui a inscrit le premier déficit commercial de son histoire récente en mai (-1 Mds €) a vu son activité manufacturière ralentir en juin (52, après 54,8 en mai). Idem en France où cette statistique à portée prospective est tombée au plus bas de 18 mois (51,4, après 54,6).
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