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PU #3015 / Un regain de nervosité (rédigé le 20/09/2022)

La semaine a été difficile sur les marchés financiers. La séance du mardi 13 septembre a plus particulièrement marqué les esprits, avec un recul de -5,16% du Nasdaq Composite (la 4ème plus importante perte en points de son histoire). Alors que les investisseurs espéraient un ralentissement de l’inflation aux Etats-Unis, c’est une hausse qui a finalement été annoncée. L’augmentation de l’indice des prix à la production, hors alimentation et énergie, publiée quelques jours plus tard, a d’ailleurs enfoncé le clou.

Outre-Atlantique donc, l’indice des prix à la consommation (CPI) a progressé légèrement en août (+0,1%), là où les marchés, dans une belle unanimité, pariaient sur une accalmie. Sur douze mois, l’inflation ressort à +8,3% (+8% attendu), après +8,5% en juillet et surtout +9,1% en juin. Hors énergie et alimentation, jugées très volatiles, le CPI accélérait même sur la période pour atteindre +6,3% en rythme annualisé, contre +5,9% un mois plus tôt. L’inflation dite "de base" s’avère donc trois fois plus importe que l’objectif de +2% fixé par la Réserve fédérale. La nouvelle a fait chuter les marchés financiers, tendu les taux d’intérêt et redonné encore un peu plus de vigueur au dollar face aux principales devises.

Le décrochage a été massif et conduit par les valeurs les plus sensibles à la remontée des taux d’intérêt, et parmi elles celles de la technologie. Les obligations d’Etat se tendaient comme rarement vu (3,50% pour le 10 ans américain) dans l’anticipation de nouvelles et franches hausses de taux orchestrées par la Réserve fédérale. Les marchés tablent maintenant et résolument sur une augmentation des "Fed funds" de 75 points de base cette semaine à l’occasion de la réunion du FOMC. Et accordent de plus en plus de crédit à un relèvement global allant jusqu’à 200 points d’ici la fin d’année.

Plus tard, l’avertissement sur résultats lancé par FedEx a ravivé les craintes des investisseurs sur la faible probabilité d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine. Ce que confirment d’ailleurs nombre de données statistiques, à l’image cette semaine de l’indice de confiance du consommateur du Conference Board.

Sur le Vieux continent, les regards se tournaient vers l’Italie alors que la coalition droite/extrême droite pourrait remporter les législatives, ce qui ne manquera pas de provoquer des remous sur les taux. En Allemagne, l’institut IFO a révisé en forte baisse ses anticipations de croissance pour 2023 (-0,3%) et en nette hausse celle ayant trait à l’inflation (+9,3%).

Enfin et toujours en Europe, les prix du gaz poursuivaient leur recul. Les principaux contrats à terme TTF néerlandais ont chuté pour atteindre 175 € le MwH, soit leur plus bas niveau depuis la fin juillet. Ils sont toutefois encore sept fois plus cher que leur moyenne annuelle pour cette même période. Les mesures prises par les gouvernements pour lutter contre la crise énergétique commencent à produire leurs effets.

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