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PU # 3115 / De nouveaux records à Wall Street (rédigé le 15/10/2024)

La saison des trimestriels a débuté à Wall Street avec la publication des résultats de plusieurs banques. Pour les investisseurs, la bonne tenue de l’activité de JPMorgan Chase et Wells Fargo témoigne de la résistance de l’économie américaine dont le ralentissement semble devoir encore être repoussé dans le temps. Les indices locaux ont d’ailleurs inscrit de nouveaux records (le S&P500 s’adjuge +21% depuis le début de l’année), insensibles aux éléments susceptibles de modifier les anticipations du marché et plus particulièrement celles qui concernent la politique monétaire.

Ainsi, la publication outre-Atlantique d’une inflation supérieure aux attentes a été peu commentée. En septembre et sur un an, l’inflation a ralenti aux Etats-Unis, quoique dans des proportions moindres qu’espéré. L’indice des prix à la consommation ("CPI") est ressorti à +2,4% sur un an, son taux le plus bas depuis février 2021, après +2,5% en août. Les économistes tablaient sur un ralentissement plus marqué, à +2,3%. L’inflation de base, i.e. hors évolution des prix de l’alimentation et de l’énergie, s’élevait sur la période à +3,3%, pour un consensus de +3,2%, soit l’évolution constatée un mois plus tôt. Cette dernière donnée, témoignant d’un raffermissement des prix, demande confirmation. Et laisse penser que la prochaine réunion de la Fed sera le théâtre de discussions animées alors que le marché de l’emploi ralentit.

En effet, les investisseurs ont choisi de se rassurer en pointant du doigt la hausse, à leur plus haut niveau de 14 mois, des nouvelles inscriptions au chômage (+33 000 à 258 000). De l’avis général, la banque centrale américaine va de nouveau baisser ses taux le 7 novembre prochain, deux jours après l’élection présidentielle pour laquelle Donald Trump est maintenant donné favori.

Les minutes de la dernière réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale ont montré que ses membres étaient partagés, même si une majorité d’entre eux s’est prononcée pour une baisse de taux d’un demi-point de pourcentage.

En Europe, le processus de désinflation se poursuit et les statistiques pointent vers le bas. L’Allemagne a ainsi annoncé qu’elle allait connaître une nouvelle année de récession. La France inquiétait, alors que le projet de budget 2025 a été jugé trop timoré au regard de la dégradation des comptes publics. L’annonce d’une hausse de la fiscalité sur les grandes entreprises a pesé. Les valeurs du luxe (LVMH, Kering...) repartaient à la baisse, les investisseurs en attendant toujours plus des dirigeants chinois.

Le marché chinois a connu une accalmie. Les autorités se doivent de multiplier les annonces pour soutenir la dynamique des indices locaux, ce qui laisse la porte ouverte à des déceptions. Ainsi, la conférence de presse du ministre des Finances n’a pas eu d’effets. Lan Fo’an a annoncé une baisse des taux des emprunts immobiliers en cours, mais aucun soutien à la consommation. L’indice Hang Seng a perdu -12% sur ses plus hauts.

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