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Le marché voit la vie en rose (rédigé le 10/09/2019)
Cette semaine, les nouvelles perçues comme positives par les marchés ont essentiellement été distillées par la Chine. Pour commencer, celle-ci a indiqué qu’une reprise des négociations commerciales avec les Etats-Unis aurait lieu début octobre à Washington. Puis, la chef de l’exécutif hongkongais, Carrie Lam, a annoncé que le projet de loi controversé sur les extraditions vers la Chine allait être retiré. Enfin, la banque centrale chinoise a dévoilé des mesures de soutien à l’économie. Ainsi, le 16 septembre, la Banque centrale chinoise (PBOC) va abaisser de 0,5 point le taux de réserve obligatoire des établissements bancaires. L’institution dit vouloir "soutenir l’économie réelle" et "réduire les coûts de financement" des entreprises. En outre, entre le 15 octobre et le 15 novembre, elle réduira d’un point supplémentaire le taux de certaines banques locales. Au total, la PBOC veut injecter près de 900 Mds CNY, soit 115 Mds €. Pékin a ainsi dévoilé une énième relance par le crédit alors que l’économie chinoise souffre déjà d’un surendettement massif qui grève les perspectives de croissance. Le pouvoir communiste prend donc le risque d’amplifier les déséquilibres.
Ces éléments ont pourtant donné du baume au cœur des investisseurs, lesquels ont eu tendance à revenir sur les actifs "risqués" et à délaisser les compartiments défensifs. L’or a par exemple corrigé de -4%. A l'inverse, le regain d’appétit pour le risque a profité au pétrole. Les cours de l’or noir ont progressé de +7% sur la semaine pour inscrire un plus haut d’un mois. L’annonce d’un durcissement des sanctions américaines visant l’Iran, la baisse des stocks aux Etats-Unis et la chute programmée de la production russe ont réveillé les opérateurs. Selon la rumeur, l’Opep devrait en outre maintenir sa politique de quotas visant à soutenir les cours.
Outre-Atlantique, l’ISM des services a rebondi à 56,4 en août après avoir atteint le mois précédent son niveau le plus faible en trois ans. Dans le même temps, les commandes à l’industrie sont ressorties en hausse de +1,4% au titre du mois de juillet, au-dessus du concensus de +1%. Il n’en fallait pas plus pour que le sentiment de marché, très éprouvé par les turbulences d’août, ne s’améliore, porté par l’espoir d’un ralentissement moins marqué que prévu.
Pour autant, la communauté financière n’a pas réduit ses attentes sur le front de la politique monétaire. Elle espère toujours que la Banque centrale européenne va réactiver son programme de rachats d’actifs (réponse attendue ce jeudi 12) et que la Fed va réduire son taux directeur de 25 points de base (verdict le mercredi 18). Dans ce contexte, la baisse inattendue des exportations en Chine en août (-1%) et le nouveau repli des importations (-5,6%) sont presque passés inaperçus. De même, la baisse de la production industrielle allemande (-0,6% en juillet) et le ralentissement du marché de l’emploi américain (130 000 créations, contre un consensus de 170 000) ont été ignorés. //
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