X
  1. Espace abonnés
Propos Utiles

Conseils boursiers depuis 1952

" Il m'importe peu que tu adoptes mes idées ou que tu les rejettes pourvu qu'elles emploient toute ton attention." Diderot

Nous contacter
01 45 23 10 57
sans surtaxe

Apprendre la Bourse

12 idées reçues sur la Bourse

#1 « Pour financer ma retraite, l’assurance-vie en euros et le système de redistribution sont plus sûrs que la Bourse. »

Faux. Si plutôt que de verser des cotisations au système de retraite par répartition, un salarié moyen de 62 ans avait investi chaque année 20 % de son salaire brut (soit environ les retenues actuelles pour un cadre) dans le CAC 40 ou équivalent, il disposerait aujourd’hui d’un capital de 800 000 € (source : contrepoints.org), et ce bien que nous ayons traversé plusieurs crises financières et économiques. Il est par ailleurs illusoire de vouloir se constituer une épargne conséquente en plaçant son patrimoine à des taux dérisoires (1%) tels que ceux désormais servis par les fonds en euros de l’assurance-vie. Quant au risque, peut-on réellement affirmer, au regard des derniers évènements en Europe, que les emprunts d’Etat sont moins risqués que des parts d’entreprises solides et bénéficiaires ? La retraite par répartition s’apparente pour sa part à un système de Ponzi (si cela ne vous dit rien, sachez que M. Bernard Madoff a appliqué ce système pyramidale avant de faire faillite) comme l’a si justement dénoncé le Boston Consulting Group et d’autres cabinets indépendants. En réalité, le choix est le suivant : soit les politiques et les syndicats gèrent notre épargne (avec le succès que l’on connaît), soit chacun prend son destin en main.

 

#2 « Personne ne s’intéresse à la Bourse. Il n’y a que les fonds anglo-saxons qui investissent. »

Faux. En réalité, il n’y a que les Français qui n’investissent pas en Bourse. Le dernier sondage en date démontre en effet que seuls 5 % de nos compatriotes sont disposés à investir sur les marchés financiers. Le nombre d’actionnaires a quasiment été divisé par deux en dix ans. A contrario, l’Allemagne compte par exemple 10 millions d’actionnaires, ce qui constitue un record historique. Le développement de l’actionnariat devrait pourtant constituer une priorité à l’heure où le fossé entre l’entreprise et le salarié se creuse.

 

#3 « Pour investir, il vaut mieux passer par des fonds d’actions plutôt que d’acheter des titres directement. »

Faux. Les gestionnaires de fonds doivent assumer des handicaps inhérents à leur activité et que les investisseurs particuliers ne connaissent pas. En gérant trop de liquidités, le professionnel ne dispose pas de la même mobilité d’intervention. La comparaison avec les indices et les établissements concurrents l’incite par ailleurs à « coller » au marché, comme le démontre les traditionnels « habillages de portefeuilles » en fin d’année. Les « pros » sont en outre soumis à des critères de sélection parfois trop drastiques qui les empêchent d’investir sur les dossiers les plus prometteurs. Enfin, les frais qu’ils prélèvent pénalisent fortement la performance délivrée au client.

 

#4 « La Bourse, royaume des spéculateurs, n’aide pas l’économie réelle. »

Faux. On ne peut pas dissocier la Bourse de l’économie. Pour commencer, les levées de fonds permettent de financer le développement des entreprises. De même, la cotation de ces sociétés facilite les fusions/acquisitions par des échanges de titres. Ces deux éléments sont évidemment essentiels pour que les entreprises puissent s’étendre géographiquement et créer des emplois. Plus largement, la Bourse conduit à une meilleure allocation des capitaux en fonction des envies et des besoins de chaque intervenant (entreprises et investisseurs). Cette circulation de l’argent, facilitée, profite à l’économie que certains qualifient de « réelle ».

 

#5. « La Bourse baisse toujours, il n’y a que de l’argent à perdre sur les marchés financiers. »

Faux. Il s’agit d’ailleurs d’une drôle de critique. Certains évoquent non sans rancœur l’enrichissement facile des investisseurs (pendant leur sommeil, rendez-vous compte !) mais refusent dans le même temps d’investir ou de placer une partie du système de retraites en Bourse parce que celle-ci serait trop risquée et toujours mal orientée. Il est temps de se réveiller. De très nombreuses actions inscrivent ou tutoient, même en période troublée, des sommets historiques. Et si, en France, le Conseil scientifique des indices avait privilégié la stabilité aux effets de mode (notamment en 2000 avec les technologiques), nul doute que le CAC 40 afficherait un meilleur niveau.

 

#6 « En Bourse, les spéculateurs sont trop nombreux et nocifs pour les autres investisseurs. »

Faux. Les « spéculateurs » apportent de la liquidité : sans eux, le marché n’existe pas. Toutes les études ont démontré qu’en luttant contre la « spéculation », on pénalisait les investisseurs en réduisant les volumes d’échanges et en augmentant la volatilité. Même si Propos Utiles préfère parler d’investissements et de fondamentaux, il faut par ailleurs admettre que nous sommes tous des spéculateurs : n’espérons-nous pas acheter moins cher aujourd’hui et vendre plus cher demain ? Plus largement, dans toutes nos actions quotidiennes, nous pesons le pour et le contre. Nous «spéculons»...

 

#7 « La Bourse, c’est un investissement exclusivement réservé aux riches. »

Faux. Au contraire, soyons même provocateurs : la Bourse est surtout destinée à tous les autres. La Bourse représente la démocratisation de l’investissement. Les intermédiaires et les relations deviennent superflus puisque la PME comme la multinationale deviennent accessibles à tous. Le ticket d’entrée pour devenir actionnaire d’une société cotée n’est pas de 1 M € ou 100 000 € mais de quelques dizaines d’euros. Pour résumer, le « très riche » a le capital-investissement, l’investisseur individuel a la Bourse.

 

#8 « Les FIP affichent de meilleures performances que la Bourse. »

Faux. Malheureusement, l’existence des FIP (Fonds d’investissement de proximité) repose essentiellement sur un avantage fiscal consenti par l’Etat. Or, cet avantage est capté par les intermédiaires financiers qui cherchent par tous les moyens à attirer les clients. Ainsi, le risque est bel et bien biaisé : les opportunités d’investissement de qualité n’étant pas suffisantes pour répondre à la demande des épargnants motivés par l’avantage fiscal, des entreprises sans perspectives sont placées dans les FIP et pèsent sur la performance globale. Au final, la plupart des FIP sont perdants alors que l’avantage fiscal ne permet pas toujours de compenser la perte liée aux placements.

 

#9 « La Bourse aime les licenciements. »

Faux. Il s’agit là d’une légende entretenue par une certaine frange politique et syndicale en manque de matière pour alimenter son discours anticapitaliste. La Bourse et les investisseurs aiment la croissance, la hausse du pouvoir d’achat et l’enrichissement de la population. Un marché « haussier » anticipe ou salue la croissance économique. Il ne se réjouit jamais de la hausse du chômage. Mais contrairement à ceux qui font de la politique, la Bourse n’est pas là pour promettre l’impossible en se moquant des conséquences : les investisseurs sont par exemple conscients de la nécessité de restructurer une entreprise à bout de souffle. C’est pourquoi un plan de licenciement permettant de garantir la survie d’un groupe peut être salué en Bourse.

 

#10 « Les frais pour acheter et vendre des actions sont élevés. »

Faux. Ils n’ont jamais été aussi bas. Acheter ou vendre une action peut être facturé moins de 2 € par transaction. En moyenne et pour des montants inférieurs à 2 000 €, il suffira de dépenser 0,1 % (ou 0,3 % si l’on inclut les taxes portant sur les grandes capitalisations françaises) pour réaliser un aller/retour. Au-delà, le poids de la commission décroît très rapidement, ce qui rend les frais de transaction de plus en plus indolores. Pour en bénéficier, il faut toutefois éviter les banques de réseaux.

 

#11 « Investir en actions, c’est trop compliqué. »

Faux. Cela n’a jamais été aussi simple. L’ouverture d’un compte, le passage d’ordre, le suivi de portefeuille et l’accès à l’information économique et financière sont accessibles à tous. Dans les années 1980, la France comptait plus d’actionnaires alors que la Bourse était une affaire d’« initiés ».

 

#12 « La Bourse, c’est la mondialisation. »

Vrai... Et alors ? Justement, profitons-en. Plutôt que de voir le reste de la planète comme une menace, il est possible d’y investir. La Bourse constitue une ouverture unique sur le monde et l’aventure humaine. Choisissez les entreprises, les secteurs, les pays et les cycles. Enrichissez-vous tant financièrement qu’intellectuellement. Les sondages sur l’ignorance des Français en matière économique sont légion. Cet obscurantisme est entretenu par notre système éducatif et notre classe politique qui se propose de nous « protéger ». Investir en Bourse, c’est choisir de ne pas rester à l’écart du monde.

 

Pour vous abonner, cliquez ici.

 

Copyright (c) Propos Utiles www.proposutiles.fr

s