Trump, entre coups de menton et volte-face

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Semaine du 8 au 14 avril 2025

Depuis le 2 avril, date à laquelle Donald Trump a dévoilé ses fameux droits de douane « réciproques », les marchés évoluent de manière totalement inédite et erratique. Le VIX (l’indice de la peur) semble ainsi durablement ancré au-dessus des 30 pts. Tandis que l’aiguille de l’indicateur Fear and Greed (peur et cupidité) reste dans de basses eaux.

Le décrochage enregistré au lendemain de ces annonces a pris fin le 9 avril lorsqu’en pleine séance boursière, l’administration Trump annonçait suspendre la mise en place des tarifs douaniers additionnels pour tous les pays, sauf la Chine. Et ce pendant une durée de 90 jours, le temps de négocier des accords de manière bilatérale.

La Maison Blanche a de toute évidence pris peur des tensions observées sur les taux américains, le 10 ans passant ainsi de 3,80% à 4,60%, y voyant, sans doute à raison, la main de la Chine. Cette dernière aurait vendu une partie de ses stocks d’obligations pour faire baisser les prix et renchérir le coût de la dette des Etats-Unis. Mais on peut également justifier cette tension par la perte de confiance des investisseurs pour la signature américaine. D’ailleurs, le dollar reculait très nettement, à 1,1308 pour 1 €.

Washington engageait une partie de bras de fer avec Pékin proprement grotesque : chaque hausse de tarif annoncée par les Etats-Unis donnait lieu à une réponse de Pékin, qui conduisait les premiers à relever encore le pourcentage de taxe (145% désormais pour les produits chinois et 125% pour les américains).

Malgré les attaques véhémentes et pluri-journalières de Washington contre Pékin, le marché chinois fait preuve d’une résistance qui pourrait étonner. Et si Pékin remportait finalement la mise contre les Etats-Unis ? Il est vrai que l’ex-Empire du Milieu profite de la situation pour se montrer plus raisonnable et pro-business que la 1ère économie mondiale, multipliant les contacts de haut niveau avec ses voisins et l’Europe.

Puis ce week-end, Donald Trump revenait une fois encore sur ses annonces tonitruantes en décidant d’exempter de droits de douane tout un florilège de produits, dont les smartphones. Dans ce contexte, les minutes de la Fed témoignaient d’une inquiétude concernant les prix, attendus en hausse, et la croissance, vue en baisse.

Cette dernière redoute d’ailleurs de la situation actuelle, même si l’inflation paraît encore maîtrisée. Ainsi, l’indice « PPI » des prix à la production a diminué de -0,4% le mois dernier aux Etats-Unis, après une progression de +0,1% (révisée) en février. Sur un an, la hausse ressort à +2,7%, contre +3,2% le mois précédent et +3,3% attendu. Toutefois, ces données relèvent du passé. C’est ainsi que les statistiques fournies par l’Université du Michigan ont plus volontiers retenues l’attention. La confiance des consommateurs est ressortie à 50,8 en avril contre 57 en mars et 54 attendu. Surtout, les anticipations d’inflation à 12 mois et sur cinq ans se sont élevées à +6,7% et +4,4% respectivement, contre +5% et +4,1% en mars.

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